Thèse soutenue

L'erreur judiciaire : une voie d'approche pour l'étude socio anthropologique de la production de la vérité
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Auteur / Autrice : Lucie Jouvet
Direction : Dominique Jacques-Jouvenot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Besançon
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Franche-Comté. UFR des Sciences du langage, de l'homme et de la société

Résumé

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L’édiction de règles juridiques formelles et leur mise en oeuvre entraînent, de fait, la potentialité d’erreurs dans le prononcé des verdicts : l’erreur judiciaire en est la manifestation la plus spectaculaire. Cependant la reconnaissance des erreurs judiciaires s’avère difficile à admettre pour l’institution. Son étude constitue un vecteur d’analyse fécond pour appréhender le fonctionnement d’une institution fondamentale de la société dans ses modalités de production et de gestion des normes et des déviances. L'étude de l’erreur judiciaire permet en effet de pénétrer au cœur du système, de mettre à jour ses mécanismes, ses différents rouages et leurs interactions, d’observer les éléments multiples et complexes qui la constituent. En somme, elle ouvre paradoxalement à l’analyse du fonctionnement "normal" du système judiciaire : observer le "dysfonctionnement" d’une institution révèle, par l’exemple négatif, ses modes habituels de fonctionnement. L’analyse du processus -construction/ déconstruction/ reconstruction- d’une identité judiciaire, dévoile les échafaudages sociaux-logiques qui ont permis l’édification, la corrosion et la recomposition des masques du coupable et de l’innocent. L’étude approfondie des cas AGRET et DILS analysés dans la recherche présentée ici permet de mieux comprendre les modalités de fonctionnement de champs débordant le cadre d’un simple fait divers. L’erreur judiciaire peut être lue, d’un point de vue sociologique, comme un mode de régulation de la conscience collective et une forme active de pédagogie sociale. En dernier lieu, cette étude de l’erreur judiciaire permet de saisir une modalité spécifique de la construction sociale de la "vérité"