Sciences sociales et coercition : les social scientists des territoires palestiniens entre lutte nationale et indépendance scientifique
Auteur / Autrice : | Vincent Romani |
Direction : | Bernard Botiveau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 3 |
Mots clés
Résumé
Ce travail a pour thème général la relation savoirs-pouvoirs-société. Il présente une socio-histoire politique des sciences sociales à travers le cas des sociologues et politologues palestiniens des Territoires occupés. L'énigme posée est celle de la genèse et du devenir de sciences sociales autochtones dans un contexte coercitif, en crise et sans État, à travers une série de questions : sociologie et science politique constituent-elles des professions instituées dans l'espace social considéré ? Comment les pratiques disciplinaire interagissent-elles avec les contraintes politiques ? Comment les carrières de sociologue et de olitologue se déroulent-t-elles ? Comment les praticiens des sciences sociales constituent-ils ou expriment-ils leurs engagements professionnels et politiques ? Au fil des réponses, nous mettons en relation les savoirs produits et reproduits, les institutions académiques et leurs savants, en synchronie et en diachronie. Les amples trajectoires sociales des sociologues et politistes palestiniens s'analysent en relation à la violence sur un plan à la fois individuel et collectif. La dimension thérapeutique désormais donnée aux sciences sociales propose une double cure : la reconquête individuelle d'un quotidien dont les acteurs sont dépossédés de la maîtrise ; et la reconquête nationaliste d'un avenir collectif menacé. Nous montrons enfin que loin d'interdire la pratique des sciences sociales, les dimensions de ce contexte à la fois coercitif et internationalisé constituent des ressources académiques autant que les cadres structurants des sciences sociales palestiniennes.