Thèse soutenue

La place des familles dans la formation des bandes de jeunes

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Auteur / Autrice : Marwan Mohammed
Direction : Philippe Robert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Versailles-St Quentin en Yvelines

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette recherche porte sur la place et le rôle des familles dans la formation des bandes de jeunes. Cette étude est centrée sur l’entrelacement des logiques familiales, scolaires et territoriales dans l’adoption de styles de vie déviants par une frange de la jeunesse des quartiers populaires. La place des familles dans ces parcours juvéniles y est à la fois prégnante et relativement limitée. Elles sont d’abord impuissantes face aux décrochages scolaires et doivent composer avec la crainte pesante des « mauvaises fréquentations ». Avec l’échec scolaire, les enjeux propres à l’expérience domestique (ressources, taille des fratries, ordre moral et affectif, surveillance parentale et autorité, etc. ) prennent alors une ampleur particulière. Malgré la pluralité des configurations familiales et des traditions éducatives, l’influence que prend la bande est indissociable d’une délégitimation des adultes. Ce processus prend essentiellement trois formes qui ne s’excluent pas. La disqualification peut être misérabiliste et prendre racine dans la position sociale et symbolique des référents familiaux. Elle se nourrit ensuite d’une défiance plus ou moins explicite. Enfin, les ruptures familiales (perte d’emploi, divorce, recomposition familiale, maladie, décès, etc. ) signent le passage d’un équilibre efficace à une situation éducative moins favorable. Dans cette perspective, une supervision parentale réduite tend à accroître cette perte d’influence. Parallèlement aux logiques familiales et scolaires, l’étude met en exergue les fondements du pouvoir d’attraction des bandes, à travers une fine description des enjeux relationnels, symboliques et matériels propres à ces groupes.