Thèse de doctorat en Études sur l'Amérique latine
Sous la direction de Modesta Suárez.
Soutenue en 2007
à Toulouse 2 .
L'œuvre romanesque de Mario Vargas Llosa est tout entière traversée, par la violence. Celle-ci s'y manifeste sous diverses formes qui vont de la violence symbolique à la violence physique, des conflits armés au racisme. Huit romans de l'auteur —Pantaleón y las visitadoras, La tía Julia y el escribidor, La guerra del fin del mundo, Historia de Mayta, ¿Quién mató a Palomino Molero?, El hablador, Lituma en los Andes et La Fiesta del Chivo— publiés dans l'immédiat post-boom du roman latino-américain et, pour la plupart d'entre eux, dans le contexte de la « Guerre sale », servent de base à notre étude. Nous nous proposons de comprendre comment l'écriture, acte créateur, acte d'auteur, peut devenir écriture de la violence, comment l'œuvre romanesque exprime la violence et la reproduit au cœur du texte. La mise en regard du contexte historique de rédaction des romans et les œuvres elles-mêmes, l'étude des techniques romanesques, du discours et des thématiques sont des outils qui permettent à l'auctoritas de dénoncer les dysfonctionnements de la société —au-delà de la seule société péruvienne— et les dangers de l'autoritarisme ou des idéologies, quelles qu'elles soient. Cette écriture romanesque qui cherche davantage à éveiller la conscience du lecteur qu'à le divertir s'inscrit dans le projet narratif précis d'un écrivain engagé qui entend ainsi communiquer sa révolte.
Text against violence : the author autority - Mario Vargas Llosa (1973-2000)
Violence runs through Mario Vargas Llosa's novelestic work. It appears in various forms that strech from symbolical violence to physical violence, from armed conflict to racism. Eight novels of the author —Pantaleón y las visitadoras, La tía Julia y el escribidor, La guerra del fin del mundo, Historia de Mayta, ¿Quién mató a Palomino Molero?, El hablador, Lituma en los Andes and La Fiesta del Chivo— published in the immediate post-boom of the Latin-American novel and, for most of them, during the context of the “dirty war”, are the base of our study. We propose to demonstrate how writing, a creative act, an authorial act, can become writing of violence, how the novelistic work expresses violence and reproduces it at the heart of the text. The staging of the historical context of the novels' redaction and the works themselves, the study of novelistic techniques, discourse and thematics are tools that enable the auctoritas to denunciate the dysfunction of a society that is not restricted to Peruvian society, and the dangers of authoritarianism or ideologies, whatever they are. This novelistic writing, seeking more to raise the reader's conscience than to divert him, falls under the precise narrative project of a committed writer who, in this manner, intends to communicate his revolt.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2013 par Presses universitaires de Rennes à Rennes
Mario Vargas Llosa : une écriture de la violence