Thèse soutenue

Développement de marqueurs moléculaires du lin (linum usitatissimum L. ) et évaluation de leur utilité en sélection variétale

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Auteur / Autrice : Christine Paysant-Le Roux
Direction : Pierre Alain Balangé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire et moléculaire
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Rouen

Mots clés

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Résumé

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Les objectifs de cette thèse ont été de développer des marqueurs moléculaires du lin et d’évaluer leur utilité en sélection variétale. Soixante-cinq marqueurs microsatellites du lin ont été développés à partir de banque d’ADN génomiques enrichies en microsatellites et de séquences nucléiques du lin répertoriées dans la base de données EMBL. Soixante huit paires d’amorces AFLP (polymorphisme de longueur des fragments d’amplification) et 59 amorces RAPD (ADN polymorphe amplifié au hasard) ont été testées. Trois marqueurs RAPD ont été convertis en marqueurs SCAR (caractérisation de produit d’amplification). Toutes les techniques de marquage moléculaires utilisées ici ont révélé un faible nombre de marqueurs polymorphes. Ceci est du au fait que le lin présente une faible diversité génétique. Toutes les techniques présentent des avantages et inconvénients. Le développement de marqueurs microsatellites est long et laborieux. Par contre, une fois développés, ces marqueurs sont très facile à utiliser, reproductibles et hautement informatifs. Ce sont également les marqueurs les moins chers quand ils sont utilisés en multiplex. Les techniques AFLP et RAPD permettent de développer rapidement un grand nombre de marqueurs moléculaires. Elles révèlent par contre essentiellement des marqueurs dominants. La technique AFLP est relativement longue et nécessite un ADN de bonne qualité. La technique RAPD est sensible à la qualité de la Taq DNA polymérase. Le développement des marqueurs SCAR est coûteux mais peut s’avérer intéressant pour caractériser en une seule réaction PCR différents marqueurs AFLP et RAPD liés à un caractère d’intérêt agronomique et de ce fait diminuer les coûts d’utilisation de ces marqueurs. Pour évaluer l’utilité des marqueurs moléculaires en sélection variétale, deux études ont été réalisées. Dans la première, les distances génétiques entre 16 variétés de lin commercialisées en Europe ont été évaluées à l’aide de 16 marqueurs microsatellites et 13 critères morphologiques. Les marqueurs microsatellites ont permis de distinguer toutes les variétés et ont reflété leurs relations de parenté. Ces marqueurs pourraient donc être utilisés pour gérer les ressources génétiques. Aucune corrélation n’a été observée entre les distances calculées à l’aide des marqueurs microsatellites et les distances calculées à partir des critères morphologiques. De ce fait, les marqueurs microsatellites semblent difficilement utilisables en tant qu’outil complémentaire des critères morphologiques pour la distinction et l’inscription des nouvelles variétés. Ils pourraient cependant s’avérer utiles dans les cas litigieux et notamment pour l’identification des variétés essentiellement dérivées. Les objectifs de la deuxième étude ont été d’établir une carte génétique du lin et d’identifier des QTL (locus intervenant dans la variation de caractères quantitatifs) de tolérance à la fusariose (une maladie tellurique due à la présence d’un champignon (fusarium oxysporum (lini)) et de tolérance au froid. Cent quatre-vingt marqueurs moléculaires ont été répartis en 16 groupes de liaisons et ont couvert 1631 cM. La distance moyenne entre deux marqueurs a été de 11. 6 cM. Six QTL de tolérance à la fusariose et 8 QTL de tolérance au froid ont été identifiés. L’identification de marqueurs moléculaires liés à des QTL de tolérance au froid devrait permettre de s’affranchir des conditions météorologiques hivernales et accélérer la vitesse de mise sur le marché de variétés de lin d’hiver performantes.