Thèse soutenue

Jean Genet ou les revers du genre : esthétique du genre et mise en scène de l' identité dans le théâtre de Jean Genet

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Agnès Vannouvong
Direction : François Noudelmann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Revers, envers, travers. Frontières, entre-deux, écarts. Autant de termes qui énoncent l’instabilité des postures et des représentations que Jean Genet fictionnalise. Dans son œuvre, le bas côtoie le haut, le masculin s’incorpore au féminin et inversement, l’envers se frotte à l’endroit, le religieux fréquente le sexuel. Notre thèse, intitulée « Jean Genet ou les revers du genre », examine comment l’auteur met en scène une poétique de l’ambiguïté à travers un polymorphisme sexuel. Le point de départ de cette recherche montre, au plan de la représentation, comment le dramaturge, à travers des figures travesties et androgynes, produit du jeu et de l’écart identitaire dans sa construction de l’image sexuée. La démarche choisie s’inscrit dans une approche déconstructionniste qui permet d’établir une critique du système paradigmatique des normes. Dans la première partie, l’image et le jeu sur le matériau visuel occupent une place centrale. La deuxième partie montre comment le dispositif théâtral est construit sur un modèle de surveillance qui questionne le statut du spectateur. La troisième partie, axée sur une écriture de la transgression et du mal, précise les traits d’une esthétique polysexuée qui exhibe la circulation des identités sexuelles, sociales et imaginaires, en truquant les images et en piégeant l’identification visuelle. Enfin, la quatrième partie se penche sur la façon dont Genet sort du jeu et esquisse une poétique et une politique des identités et du genre en tant que construction socioculturelle. L’auteur capte le caractère métamorphique de l’identité, fait et défait les genres, mettant ainsi au jour la déliaison du sujet. Cette œuvre, inclassable, dérange car elle parle de l’humain, de la fluence des identités qui déstabilise les repères, de l’énergie pulsionnelle qui s’incarne dans un objet de désir qui peut être féminin, masculin ou relevant d’un troisième genre.