La liberté de l’esprit selon Descartes : la doctrine de la volonté et la question de l’individualité
Auteur / Autrice : | Dorottya Kaposi |
Direction : | Jean-Luc Marion, János Kelemen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Eötvös Loránd tudományegyetem (Budapest) |
Mots clés
Résumé
Ce travail a pour objet d’étudier le rôle de la doctrine cartésienne de la volonté dans l’établissement de l’individualité de l’ego, ainsi que ses implications relativement à la responsabilité du sujet et à son inscription dans une relation avec autrui. Comme l’étude des premiers écrits de Descartes permet de l’établir, le développement d’une doctrine de la liberté dans son œuvre n’est due ni à un traitement de questions théologiques ou morales soulevées par l’étude du concept de libre arbitre, ni, comme le laisserait croire son apparition au sein de la Meditatio IV, à l’intention de constituer une théorie permettant d’expliquer la cause de l’erreur. Ce développement est essentiellement lié au problème posé par la possibilité que les démarches de l’ego soient déterminées, indépendamment de lui-même, par des circonstances et des pouvoirs extérieurs. Ainsi, le refus de l’influence d’autrui suscite, d’une part, l’examen de la problématique du rapport à autrui et, d’autre part, l’interrogation sur les modalités qui permettent d’affirmer l’appartenance à l’ego de ses propres pensées et de ses propres actions. L’analyse du statut de la volonté s’inscrivant dans ce cadre permet de mettre en évidence un lien entre le problème de l’imputabilité et la question de l’altérité qu’il convient donc de traiter de manière conjointe. Au terme de notre travail, nous essayons de montrer que c’est sur le seul terrain de la morale que l’homme, dont la notion fait intervenir la doctrine de l’union de l’âme et du corps, peut accéder à une relation réelle avec les autres « soi-même » en tant que « causes libres » et former avec eux une communauté de sujets moraux.