Thèse soutenue

Le surmoi ou la disjonction : détermination d'un concept psychanalytique : le surmoi
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Auteur / Autrice : Charles Greiveldinger-Winling
Direction : Henri Rey-Flaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études psychanalytiques
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Montpellier 3

Résumé

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En 1914, dans Pour introduire le narcissisme, Freud invente l’“idéal du moi”. En 1922 - 1923, dans Le moi et le ça, le “surmoi”. L’hypothèse est que cet écart entre deux mots traduit les deux “temps” de la mise en place d’une même “instance”, que la distinction de Rosenzweig entre “origine” et “commencement” peut illustrer, la vie s’y jouant comme humanité de l’homme, devenir subjectif et partage communautaire. Ce maintien de la prise en compte du doublet freudien Über-Ich – Ideal Ich va conduire, grâce à Levinas, à la révélation du surmoi comme disjonction ; une disjonction confirmée ensuite par Lacan, et qui rend possible de passer du temps chronologique au temps logique. Le même écart va permettre d’articuler, en psychanalyse, refoulement originaire et refoulement proprement-dit, tout en dégageant parallèlement, en philosophie, l’affirmation d’un lien entre la raison et l’éthique, puis la nécessité d’une critique même de la raison par la raison. A la notion de disjonction manque encore celle de culpabilité. Le Livre de Samuel éclaire, avec le drame du Destin du roi Saül, cet autre versant du surmoi comme culpabilité originelle. Son pays menacé par l’ennemi, le roi s’adresse à Dieu, mais Dieu ne répond pas. Saül interroge alors une nécromancienne qui, à l’aide de la ventriloquie, “fait parler” Dieu. Cette imposture qui ne parvient pas à masquer le silence de Dieu – signe de quelle faute ancienne par Saül commise ? – pousse celui-ci, confronté à une indicible horreur, à se donner la mort.