Thèse soutenue

Robert Coover et la générosité de la page : écriture et variations

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Auteur / Autrice : Stéphane Vanderhaeghe
Direction : Mathieu Duplay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études nord-américaines
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Lille 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Travaillée par la variation, l'œuvre de Robert Coover conteste toute frontière ; jamais elle ne commence, jamais elle ne se termine. Pur milieu, "intermède sans fin", l'écriture se fait geste, trace des lignes éphémères qui, sitôt encrées sur la page, s'effacent pour la laisser retourner à sa blancheur originelle. Car c'est là, dans les blancs généreux d'une page, dans les silences et les non-dits, que l'écriture puise sa force de perpétuation. Tout est dit depuis toujours et l'écriture vit et se survit de tout redire en des termes, sinon nouveaux, du moins singuliers. Alors chaque texte récrit le précédent en une interminable fugue qui souligne la précarité des versions officielles, des vérités toutes faites et des modes de pensée clos sur eux-mêmes ; et chaque texte touche ainsi, sans jamais pouvoir le dire, le réel du bout de la langue. En perpétuel devenir, toujours instables, les textes anticipent et interrogent alors leur lecture, magnifiant de façon grotesque l'image d'un lecteur qui se voit déambuler, emboîtant le pas aux personnages, dans des textes où ce qui est mis en crise n'est autre que l'idée de critique. Comment dès lors ces textes, quelle méthode adopter pour y greffer un commentaire qui, quel qu'il soit, s'expose toujours au risque de les lester et, ce faisant, d'arrêter leur course vers l'oubli qu'ils portent en eux ? Car inévitablement, la variation qui fait jouer les textes vise in fine à retarder la lecture indéfiniment, jusqu'à ce qu'on apprenne, enfin, à lire ; c'est-à-dire récrire les textes, à les effacer en toute impunité pour que perdure et se prolonge encore la variation, autre nom de la littérature