Auteur / Autrice : | Grégory Delaplace |
Direction : | Roberte Hamayon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences religieuses |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences religieuses |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail traite des relations que les Mongols entretiennent au quotidien avec leurs morts à l’époque contemporaine. Présentant les résultats d’une enquête menée auprès d’un groupe de pasteurs nomades dörvöd du Nord-ouest du pays (province de l’Uvs) et à Ulaanbaatar, l’auteur propose d’envisager les sépultures, les récits de rencontre avec des fantômes, et les usages entourant les portraits de parents défunts comme trois types de procédés par lesquels les morts sont imaginés et sollicités en diverses occasions de la vie sociale. S’il est question ici de « l’invention » des morts, plus que de la « mémoire » ou de la « place » des morts, c’est au sens ou Michel de Certeau a parlé de « l’invention du quotidien » (UGE, 1980). L’enjeu de cette thèse est en effet de montrer qu’à l’instar des « arts de faire » (ibid. ) décrits par ce dernier, les différents usages par lesquels les Mongols entretiennent des relations avec leurs défunts sont, d’une part, inscrits dans l’exercice quotidien des activités sociales et économiques, et d’autre part ne cessent de contourner et d’accommoder les structures politiques imposées par l’État et le clergé. L’étude des sépultures, des fantômes et de la photographie conduira ainsi à explorer les multiples procédés et petites trouvailles tactiques par lesquels les Mongols inventent leurs morts comme les partenaires de relations qui, tout en s’insérant dans les cadres institutionnels mis en place par les pouvoirs religieux et séculiers, les subvertissent quotidiennement.