Thèse soutenue

Intérêt du phytomanagement dans la gestion durable des sols pollués : recherche des mécanismes biologiques de transfert et de localisation de Cd, Pb, Zn dans les strates herbacées et arborées

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Auteur / Autrice : Géraldine Bidar
Direction : Pirouz ShiraliFrancis Douay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Terres solides et enveloppe superficielle
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Littoral

Résumé

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Dans le bassin minier du Nord-Pas de Calais, deux fonderies de Pb et de Zn (Metaleurop Nord à Noyelles-Godault et Umicore à Auby) ont engendré par leurs rejets atmosphériques une forte contamination des sols, notamment en Cd, Pb et Zn. Cette dernière présente de sérieux risques pour les populations vivant à proximité des usines et pour l’environnement. Si ces risques ont fortement été réduits en 2003 par l’arrêt des activités de Metaleurop Nord, ils n’ont pas pour autant disparu du fait de la forte contamination des sols et d’une remobilisation potentielle des particules de terre polluées sous l’effet du vent ou du ruissellement des eaux pluviales ainsi que par le démantèlement des installations industrielles. Face à l’étendue de la contamination, la phytostabilisation apparaît comme une technique peu coûteuse, facile à mettre en place et respectueuse de l’environnement. Elle vise à installer un couvert végétal pérenne afin de stabiliser, tant physiquement que biochimiquement, les polluants dans le sol. L’objectif de la thèse a été d’évaluer le comportement d’une strate herbacée (Trifolium repens, Lolium perenne, Melilotus alba) et arborée (Robinier pseudoacacia, Alnu glutinosa, Salix alba et Sambucus nigra) pour leur utilisation en phytostabilisattion des sols fortement pollués en Cd, Pb et Zn. Des essais réalisés en vases de culture localisés dans trois contextes environnementaux différents (milieu controlé, in situ non exposé ou exposé aux poussières contaminées) ou sur une parcelle expérimentale ont confirmé que la voie racinaire était la principale voie de contamination de la végétation herbacée. En présence d’un couvert végétal dense, la contribution des poussières dans la contamination des herbes semble secondaire. Il a été montré que les métaux étaient faiblement transférés vers les parties aériennes de T. Repens et de L. Perenne et que ces herbes étaient relativement tolérantes aux métaux. Durant l’expérimentation, il a été constaté une réduction de la mobilité des métaux dans le sol. Ces observations suggèrent que les espèces étudiées pourraient constituer de bonnes candidates pour la phytostabilisation. Il pourrait en être de même pour M. Alba. Parmi les essences étudiées, R. Pseudoacacia est l’essence qui accumule le moins les métaux dans ses parties aériennes (feuille et branche). A l’opposé des racines, les branches sont les organes lesmoins contaminés. Au regard de S. Alba, R. Pseudoacacia et A. Glutinosa semblent peu sensibles à la contamination métallique. D’après l’ensemble des résultats obtenus, R. Pseudoacacia semble être une espèce à privilégier pour la phytostabilisation. Les premiers résultats obtenus sur S. Nigra montrent la faible capacité de cette essence à transférer les métaux vers les parties aériennes, faisant de ce dernier une candidate potentielle pour la phytostabilisation des sols fortement contaminés par les métaux lourds