Thèse soutenue

Etude chimique et statistique de la composition d'huiles essentielles d'origans (Lamiaceae) cultivés issus de graines d'origine méditerranéenne

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Auteur / Autrice : Gilles Figueredo
Direction : Jean-Claude Chalchat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie organique
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2

Résumé

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Plante présente dans de nombreux pays méditerranéens, l'Origan (genre Origanum) a été classé par Ietswaart en 74 espèces, sous-espèces, variétés ou hybrides. La composition chimique des huiles essentielles (HE) d'une trentaine d'espèces a été étudiée dans ce travail. Le matériel végétal a été fourni par le CNPMAI de Milly-la-Forêt qui a réalisé des cultures à partir de semis de graines collectées dans les pays d'origine. Les plants ainsi obtenus ont été récoltés, séchés et les HE ont été extraites par hydrodistillation selon le procédé décrit par la Pharmacopée Européenne 5ème éd. L'analyse des 457 échantillons d'HE a été effectuée au moyen des techniques de CPG, soit couplée à la spectrométrie de masse pour l'identification des composés, soit couplée à un détecteur à ionisation de flamme pour leur quantification. L'analyse des résultats montre que les phénols sont présents dans la quasi-totalité des espèces étudiées, le carvacrol est le plus représenté puisque les HE de 22 espèces en renferment plus de 40%, tandis que le thymol atteint des teneurs de plus de 40% dans les HE de 8 espèces. Les monoterpènes oxygénés sont présents à plus de 50% dans 7 espèces, les plus importants étant le linalol, l'alpha-terpinéol, le trans-hydrate de sabinène et le terpinène-4-ol. Une seule espèce fournit une HE renfermant une quantité importante d'hydrocarbures monoterpéniques. Ce travail a permis d'une part d'indiquer des compositions d'HE non encore étudiées à ce jour et d'autre part de mettre en évidence des spécificités intra et inter espèces. En effet, lorsque le nombre d'échantillons d'HE analysés était suffisant, une étude statistique par ACP et test de Student a permis de montrer la présence de plusieurs chémotypes au sein d'une même espèce. L'origine géographique serait une variable importante puisque les HE de certaines espèces natives d'isolats géographiques (Ile de Chypre) possèdent généralement une composition unique contrairement à celles originaires du continent où la présence de 2 ou 3 chémotypes a parfois été montrée. Ce travail a aussi permis d'établir que O. Dubium et O. Majorana var. Tenuifolium, initialement confondus, sont en fait 2 espèces botaniquement distinctes. La composition de leurs HE confirme cette différenciation : la 1ère présente 2 chémotypes (1 à thymol et 1 à carvacrol), alors que l'HEb de la seconde se compose principalement d'alpha-terpinéol, de trans-hydrate de sabinène et de terpinène-4-ol. Il n'a par contre pas été possible d'établir de manière formelle une relation chimiotaxonomique entre la composition chimique des HE d'Origan et la classification proposée par Ietswaart