Thèse soutenue

Topographie du réel et espace romanesque dans En famille et autres romans d'Hector Malot

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Auteur / Autrice : Anne-Marie Cojez
Direction : Francis Marcoin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Artois

Résumé

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Hector Malot débuta dans la carrière des lettres, à la fin des années 1850, au moment où se jouait la bataille réaliste. Jeune homme progressiste, à la sensibilité de gauche, il se rangea du côté des modernes. Ses premiers romans portent les traces de cet engagement. A la fin de sa carrière, il affirmait encore son adhésion au mouvement. Toutefois, persuadé que toute réalité ne peut être sujet de l'oeuvre d'art, tenant de la tradition narrative, il suivit une voie qui fut sienne. Dans la lignée d'H. De Balzac, il souscrivit à l'étude de caractère, mettant en valeur l'homme moral. Le peu de place qu'il accorda au déterminisme et à la physiologie le fit rejeter par E. Zola au rang des idéalistes. Son oeuvre, largement diffusée par le biais de la presse et des collections bon marché, fit de lui un romancier populaire. C'est sur ce plan qu'il tabla pour faire de ses romans un lieu de résonance : résonance des questions morales, politiques et sociales qui parcoururent le siècle. Dans une des chroniques littéraires qu'il rédigea au début de sa carrière, l'écrivain manifeste son admiration pour C. Dickens, qui sut, selon lui, amadouer son public pour lui donner à voir, sans le choquer, les travers de la société victorienne et l'inciter à les redresser. C'est là que réside pour lui le réalisme : dans une littérature en prise sur les problèmes de l'époque, capable d'agir sur eux en retour. L'étude du roman En Famille confirme le parti-pris. S'il ne fut composé qu'après un travail de documentation et d'enquête, dans le respect de la démarche requise pour un roman réaliste, il fut conçu à partir d'un mouvement dans lequel imagination et narration tinrent la première place. Les lieux calqués sur la réalité s'ouvrent, de façon plus affichée encore que dans d'autres romans réalistes, sur un espace rêvé qui sert de toile de fond à la fable. Le roman n'en est pas moins relié aux événements qui préoccupèrent les Français dans les années 1890 : la misère ouvrière et les risques d'embrasement social qui se faisaient jour. H. Malot évoque la situation et invite, pour y faire face, à faire preuve d'humanisme en suivant la voie du paternalisme.