Thèse soutenue

Etudes métabolique, pharmacocinétique et cytotoxique de l'haplamine

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Auteur / Autrice : Sompheary Ea
Direction : Hot Bun
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pharmacologie
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Modélisation pharmacocinétique-pharmacodynamie. Applications en hépatologie et en oncologie (Marseille)
autre partenaire : Université d'Aix-Marseille II. Faculté de pharmacie (1970-2011)

Résumé

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L’haplamine est un alcaloïde de la famille des pyranoquinolines isolé à partir d’Haplophyllum perforatum. Cette substance outre des propriétés oestrogéniques, sédatives et analgésiques semble posséder une activité cytotoxique sur certaines lignées cancéreuses. La mise au point de méthodes originales mettant en oeuvre la chromatographie liquide haute performance (CLHP) et le couplage chromatographie gazeuse-spectrométrie de masse (CPG-SM) nous a permis d’approfondir certains aspects de la pharmacocinétique de cette molécule. Des études in vitro après incubation avec des microsomes hépatiques ont mis en évidence des variabilités inter-individuelles, inter-espèces et inter-sexes, importantes, du métabolisme. Des profils de biotransformation similaires avec la présence de cinq métabolites de phase I : M1, M2, M3, M4 et M6 sont observés chez l’homme, le cobaye et le lapin. Ces différents métabolites ont été identifiés par CPG-SM après silylation comme étant, respectivement, la trans (M1) et cis (M2) -3,4-dihydroxy-9-Odésméthylhaplamine, la trans (M3) et la cis (M4) -3,4-dihydroxyhaplamine et la 9-Odésméthylhaplamine (M6). Grâce à la synthèse des métabolites M3 et M4 et à la mise au point d’une technique CLHP plus sensible et plus spécifique, nous avons pu effectuer les premières études cinétiques in vivo en quantifiant à la fois le produit parent et ses métabolites majeurs. Un travail chez le rat après injection i. P. D’une dose de 40 mg/kg dans le mélange propylène glycol/éthanol/eau a permis de déterminer certains paramètres pharmacocinétiques comme la clairance totale (CLtot), le temps de séjour moyen dans l’organisme (MRT) et le volume de distribution à l’équilibre (Vdss). Des tests in vivo ont, également, été effectués chez le cobaye. Pour les deux espèces étudiées, les métabolites trouvés in vitro s’observent in vivo. Une identification de certains systèmes enzymatiques responsables des biotransformations de l’haplamine a été réalisée. Cette étude a été conduite en utilisant des inhibiteurs spécifiques des principales monooxygénases à CYP450 et certains cytochromes recombinants. Il a été, ainsi, possible de montrer que les isoformes CYP2A6 et 3A4 interviennent, respectivement, dans la réaction de O-désméthylation (M6) et la formation des isomères trans et cis de la 3,4-dihydroxyhaplamine (M3 et M4). Des essais de cytotoxicité, sur différentes lignées cancéreuses humaines (coliques : HT29, LS174T, SW620 ; pancréatiques : Capan-1, Capan-2 et hépatiques : HepG2), ont été réalisés avec l’haplamine et ses métabolites M3 et M4. Les produits de biotransformation ne montrent aucune propriété cytotoxique, par contre, l’haplamine révèle une certaine efficacité sur la lignée pancréatique Capan-2. Cette observation est confirmée par une étude de la mort cellulaire qui montre une induction importante de l’apoptose précoce/tardive et de la nécrose par l’haplamine.