Thèse soutenue

Imagerie de perfusion des crises épileptiques temporo-limbiques : zones épileptogènes et non épileptogènes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Serge Chassagnon
Direction : Astrid Nehlig
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences médicales
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Strasbourg 1

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Pour évaluer l’apport du SPECT critique à la définition de la zone épileptogène (ZE) dans les épilepsies focales, nous avons étudié l’impact de la variabilité des paramètres cliniques et techniques sur le pattern de perfusion cérébrale, susceptibles d’expliquer des variations de débit sanguin cérébral (DSC) au-delà de la ZE. Dans le modèle d’embrasement de l’amygdale chez le rat, nous avons étudié les variations de DSC en fonction du délai d’injection du radiotraceur ([14C]-iodoantipyrine, IAP) et de la sévérité des crises, par rapport à un groupe témoin (DSC intercritique chez des animaux embrasés), lors de crises secondairement généralisées (CSG, n=26) et de crises focales (CF, n=19), dans 29 régions cérébrales d’intérêt, par la technique d’autoradiographie quantitative à l’IAP. Lors des CSG, seuls les temps d’injection critique précoce et post-critique ont permis la latéralisation et localisation grossière de la ZE, alors que des augmentations diffuses du DSC ont été observées en période critique. La transition de l’hyper vers l’hypoperfusion était observée lors de l’injection critique tardive. La localisation précise du foyer d’origine des crises a été obtenue lors de l’imagerie des CF les plus subtiles du l’embrasement (stade 0), alors que les CF de stade 1 s’accompagnaient déjà d’augmentations bilatérales et relativement étendues du DSC. Chez des patients avec une épilepsie mesio-temporale (EMT), nous avons étudié 26 paires de SPECT critique et intercritique, répartis en 3 groupes selon l’intensité de la sémiologie clinique lors du SPECT critique. D’après l’étude individuelle des SPECT critique – intercritique (SISCOM) et les analyses de groupes dans SPM, nous avons observé des patterns combinant hyper et hypoperfusion, d’étendue et de complexité croissantes en fonction de l’accentuation de la sémiologie critique. Dans les CF avec aura isolée, la lecture des SISCOM a permis la localisation correcte de la ZE chez 4/8 patients, alors que l’analyse de groupe n’a montré aucune différence par rapport au groupe témoin, du fait des variations inter-individuelles, de la normalisation spatiale et des faibles variations de DSC. Dans les crises avec altération de la conscience et automatismes moteurs et dystonie, les analyses SISCOM et SPM ont montré une hyperperfusion temporale antéro-mésiale (concordante avec la ZE), s’étendant à l’insula, aux ganglions de la base et au thalamus dans le groupe avec dystonie. L‘hypoperfusion critique intéressait des régions pré-frontales et pariétales, le gyrus cingulaire antérieur et postérieur, de façon plus marquée dans ce dernier groupe. L’analyse de nos études animales et humaine a montré une corrélation positive entre l’étendue spatiale des patterns de perfusion et la sévérité des crises, incluant le recrutement de régions sous-corticales à distance. Nous suggérons que les automatismes moteurs des crises mésio-temporales résultent de la mise au repos des régions hypoperfusées, dont le rôle dans l’intentionalité et la planification du mouvement est transitoirement suspendu sous l’effet de l’hyperactivation critique des régions temporo-limbiques.