La cathédrale de Reims : du 4 septembre 1914 au 10 juillet 1938 : idéologies, controverses et pragmatisme
Auteur / Autrice : | Yann Harlaut |
Direction : | Marie-Claude Genet-Delacroix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Reims |
Résumé
Eléments indissociables de la notion de patrimoine, les monuments historiques sont porteurs de valeurs esthétiques et de messages commémoratifs qui semblent figés par le temps. Pourtant, leur identité primitive fixée dans le passé peut se trouver modifiée par les avatars de l'histoire et de son instrumentalisation idéologique. Relevant d'une mémoire sacralisée et devenue au XIXe siècle patrimoine national, la cathédrale de Reims est bombardée par l'armée allemande du 4 septembre 1914 au 17 septembre 1918. Son incendie soulève l'indignation internationale qui l'intègre au patrimoine de l'humanité. La propagande relaie cet événement médiatique et convertit la cathédrale des sacres en cathédrale martyre. Parallèlement, sont prises les premières mesures conservatoires malgré la poursuite des bombardements. La guerre achevée, les controverses relatives aux compensations financières ou artistiques et à la restauration de cet édifice symbolique se développent. Financé en partie par des donations internationales, l'architecte en chef Henri Deneux a la charge du plus important chantier de restauration d'après-guerre, conciliant la nécessaire conservation et l'esprit d'innovation. Idéologies, controverses et pragmatisme dominent, durant la Grande Guerre et l'entre-deux-guerres, l'histoire de ce monument phare de l'architecture gothique et de l'identité nationale. Cette étude renouvelle notre perception mémorielle de la cathédrale de Reims et dépasse les clivages géographiques, chronologiques, thématiques et disciplinaires de la monographie d'histoire locale.