Thèse soutenue

Les Schistosomoses au Bénin : épidémiologie et écologie des interactions hôte-parasite

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Auteur / Autrice : Moudachirou Ibikounle
Direction : Hélène MonéNestor Gilbert Sakiti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Perpignan en cotutelle avec Université d'Abomey-Calavi (Bénin)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Énergie environnement (Perpignan)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail présente une étude épidémiologique et une étude des interactions hôte-parasite sur les schistosomoses au Bénin. Au plan épidémiologique, une synthèse bibliographique de l'état des travaux réalisés sur les schistosomoses dans l'espace de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a été menée. Au Bénin, nos analyses épidémiologiques ont permis de confirmer l'existence de deux espèces de schistosomes humains : S. Haematobium et S. Mansoni sur les cinq signalées dans l'espace CEDEAO dans lequel le Bénin se situe (S. Haematobium, S. Mansoni, S. Guineensis, S. Bovis et S. Curassoni). La prévalence générale obtenue pour S. Haematobium est de 85% et celle de S. Mansoni est de 30%, avec l'existence de foyers de transmission mixtes. Les prospections malacologiques ont révélé la présence au Bénin d'au moins cinq espèces de mollusques potentiellement vectrices : B. Forskalii, B. Globosus et B. Truncatus, vectrices de S. Haematobium, B. Pfeifferi, vectrice de S. Mansoni et I. Exustus, mollusque exotique au Bénin, connu comme vecteur de S. Indicum, S. Spindale et S. Nasale en Asie du sud-est. Nous signalons la présence de I. Exustus pour la première fois au Bénin où ce mollusque semble être, pour le moment, passif dans la transmission des schistosomoses. Au plan de l'écologie des interactions mollusque-parasite, notre étude a montré que les différentes populations de S. Haematobium sont différemment compatibles avec trois des quatre groupes de mollusques Bulinus : le groupe africanus, le groupe forskalii et le groupe reticulatus alors que les différentes populations de S. Mansoni sont toutes également compatibles avec B. Pfeifferi. L'analyse de six traits d'histoire de vie, période prépatente, prévalence, production cercarienne chez le parasite et croissance, reproduction et survie des mollusques a été abordée avec cinq populations locales de schistosomes dont trois populations de S. Haematobium (Doh, Sô-Tchanhoué et Toho-Todougba) et deux populations de S. Mansoni (Kpinnou et Toho-Todougba) et a révélé que si les populations de S. Haematobium semblent être adaptées à un vecteur local, ce n'est pas le cas chez l'espèce S. Mansoni. Au plan de l'écologie des interactions vertébré-parasite, notre étude a révélé l'existence d'un rythme d'émission cercarienne horaire particulier, de type infradien, à la fois chez S. Haematobium et chez S. Mansoni. L'étude anthropique réalisée au niveau d'un des foyers de transmission (Toho-Todougba) où les deux espèces sont présentes a permis de constater une parfaite synergie entre la chronobiologie cercarienne et la dynamique des activités chez l'Homme : il pourrait s'agir d'une stratégie développée par le parasite pour maintenir ses rendez-vous avec son hôte naturel vertébré.