Thèse soutenue

Couplage érosion-tectonique en contexte de convergence intracontinentale : étude comparée de la chaîne himalayenne et des Longmen Shan (est-Tibet)

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Auteur / Autrice : Vincent Godard
Direction : Rodolphe Cattin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Terre, Océan, Espace. Géologie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 11
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne)

Résumé

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Les bordures des grands plateaux continentaux présentent souvent des escarpements topographiques marqués, au niveau desquels se localisent les processus tectoniques et d'érosion. Cette caractéristique fait de ces zones des objets favorables à l'étude et à la compréhension des liens existants entre processus internes et externes. Cette thèse a pour objectif l'étude comparée des bordures méridionale et orientale du Plateau Tibétain: l'Himalaya et la chaîne des Longmen Shan. Ces deux zones présentent des gradients topographiques comparables, en dépit de régimes tectoniques contrastés. La chaîne Himalayenne est en effet le siège d'une importante activité tectonique, associées à l'accommodation de la convergence Inde/Asie, tandis qu'il n'y a pas d'activité significative, observable au travers des Longmen Shan à l'heure actuelle. L'acquisition des données à différentes échelles de temps relatives aux processus de dénudation à l'oeuvre dans les Longmen Shan permet de nuancer le modèle explicatif communément proposé pour expliquer l'évolution de cette région. Celui-ci suggère un maintien actif de la topographie par le fonctionnement d'un chenal crustal peu visqueux. Nos données semblent plutôt indiquer que cette bordure du Plateau évolue passivement sous l'action d'une vague d'érosion régressive agissant sur une topographie héritée d'une phase de déformation antérieure. Cette focalisation de l'érosion induit un fluage d'ensemble de la croûte depuis le Plateau vers l'avant pays. Le mode de fonctionnement de la chaîne himalayenne apparaît sensiblement différent, dans le sens où le lien entre érosion et tectonique est inversé par rapport aux Longmen Shan. En effet, contrairement à un modèle souvent proposé dans le cas himalayen, les modélisations développées dans le cadre de cette thèse montrent que la localisation de l'érosion est dictée principalement par le contexte structural de la chaîne, et peu par la répartition des précipitations. Ces deux chaînes sont ainsi soumises à des régimes d'évolution contrastés, où les parts respectives de l'érosion et de la tectonique sont différentes.