Samuel Beckett : un univers polyphonique
Auteur / Autrice : | Izumi Nishimura |
Direction : | Bruno Clément |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude est une recherche herméneutique qui implique une critique génétique se propose d’éclaircir le déploiement de la conscience intérieure des sujets à travers la structure intrinsèque de l’œuvre de Samuel Beckett. Il est courant de mettre en valeur la perte a posteriori de l’identité d’un sujet dans l’univers beckettien avec des termes négatifs liés au désespoir. Cependant, d’après les réécritures entre version anglaise et française, entre manuscrit et texte publié, nous pouvons affirmer que l’important réside dans l’interchangeabilité ou le décalage de nombreux sujets à l’intérieur de l’espace microcosmique. Ces sujets atomiques n’ont rien à voir avec les fonctions humaines telles que la volonté, le sentiment et la communication ; ils sont originellement absents, mais murmurent sans l’aide de la langue donnée. En nous appuyant notamment sur les notions de polyphonie (Bakhtine) et de multiplicité (Deleuze), nous avons analysé principalement les textes romanesques selon trois axes : 1. Lutte / Carnaval, 2. Polyphonie / Univers, 3. Imagination inclusive. Beckett a tout d’abord essayé de distinguer son récit des normes narratives, puis, a fait plusieurs expériences langagières en fixant un espace clos, et a finalement conféré de l’intensité à cet espace. Avec les nouveaux canons qui se sont imposés au cours des rédactions, il en est arrivé à réduire les systèmes langagiers à un état de suspension. Ses textes, ses écrits et ses personnages ne sont pas des entités finies ; ils restent toujours dans une relation dynamique.