Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Jenyu Peng
Direction : Monique David-Ménard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychopathologie fondamentale et psychanalyse
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Résumé

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« L'inceste n'est pas l'œdipe ». L'affirmation bien connue de Paul-Claude Racamier a-t-elle ôté définitivement le doute éprouvé, voire exprimé, par certains analystes envers leur patient(e) victime de violences incestueuses ? Les récits ou les témoignages des victimes d'inceste recueillis dans cette thèse montrent que leur tentative de dévoiler ce secret inavouable continue de se heurter à une théorie préconçue du fantasme originaire. Une question d'éthique se pose dans l'écoute analytique de la victime de violences incestueuses, tout comme celle des autres formes de violences extrêmes. Prenant distance avec une mise en doute quasi-systématique de la mémoire et du récit de la victime, ce travail vise à explorer la complexité du vécu traumatique de l'inceste : de la souffrance indicible au sentiment de culpabilité indélébile, du déni à la prise de conscience, des symptômes autodestructeurs à la lutte pour la reconnaissance. L'intrication entreun réel terrifiant, un imaginaire menaçant et un ordre symbolique ainsi rendu problématique exige une psychanalyse allant au-delà des conflits intrapsychiques. Tentant une approche interdisciplinaire entre la psychanalyse et la socio-ethnologie, cette recherche sur la mémoire traumatique de l'inceste réel ne remet aucunement en cause la théorie de la sexualité infantile et celle du complexe d'Œdipe. Au contraire, elle cherche à clarifier en quoi la psychanalyse, malgré ses limites, peut aider un sujet ayant subi, en même temps qu'un inceste réel anéantissant, des intempéries oedipiennes.