Thèse soutenue

Proust et la neurasthénie

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Auteur / Autrice : Michèle Wilson
Direction : Jean-Yves Tadié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française et comparée
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La présente étude montre la valeur structurelle, éthique et stylistique de la neurasthénie dans les œuvres littéraires de Marcel Proust. Elle embrasse l'ensemble de ses écrits, à savoir Pastiches et mélanges, Jean Santeuil, Contre Sainte-Beuve et À la recherche du temps perdu. Par une analyse approfondie des textes, elle met en évidence l'importance des récits de jeunesse. La première partie de la présente étude montre comment chaque instant de révélation est mis en mouvement par l'un ou l'autre des six symptômes: l'asthme, le malaise cardiaque, l'insomnie, la mélancolie, le vertige et la maladie du doute. Dans ce cas, le symptôme devient un outil rhétorique chargé d'annoncer une révélation. La deuxième partie analyse la manière dont la neurasthénie, considérée comme un discours médical, se substitue au discours moral. Lorsque la neurasthénie est convoquée pour expliquer des actes de perversion qui relèvent du sadisme, du sadomasochisme ou de la profanation, elle invite à définir, sur des bases nouvelles, la mission du créateur, ses impératifs et jusqu'à l'acte de création. Quant à la troisième partie, elle montre comment la perception exacerbée, inhérente à la neurasthénie, implique nécessairement l'élaboration d'un style. Les sens, le point de vue et la matière sont le lieu privilégié d'une telle élaboration parce qu'elles invitent le narrateur à inventer des figures destinées à traduire sa vision du monde.