Thèse soutenue

La femme et la mort ou les figures de l'altérité radicale en Grèce ancienne

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Auteur / Autrice : Sarah Mezaguer
Direction : Jean-Jacques Wunenburger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie. Études des systèmes
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Lyon 3

Mots clés

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Résumé

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Cette étude a pour ambition d'explorer les liens diffus et polymorphes existant entre le féminin et certaines représentations de la mort, en s'appuyant sur l'exemple de la Grèce ancienne. A la pléthore des monstres féminins qui peuplent la mythologie grecque s'ajoute, en effet, une représentation particulière du monde des morts - ou plutôt de la mort elle-même - , celle d'un monde partagé entre eaux et ténèbres qui se rapproche plus de la douceur ouatée du ventre utérin que des flammes acerbes de l'enfer dantesque. Ce travail cherche à montrer que, d'une certaine manière, la femme est à l'homme ce que la mort est à la vie : elle en représente l'altérité dans ce qu'elle a de plus radical. Ainsi le détour par le féminin est-il souvent contemporain, dans la mythologie, de l'émergence de la mort, de la maladie et de la vieillesse ; l'analyse des archétypes entourant le féminin permet de mettre en lumière les différents biais par lesquels le féminin apparaît comme quelque chose d'éminemment inquiétant et donc de comprendre pourquoi la femme et la mort sont si indéfectiblement liés. Mais ce travail s'attache aussi à montrer que le détour par l'imagerie féminine permet de donner des contours riches de sens à ce qui n'en a pas et ainsi d'aider l'homme à vivre avec l'idée de mort.