Thèse soutenue

La puissance créatrice des fictions : leur rôle dans la transformation de soi et du monde : l'exemple de la littérature

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Auteur / Autrice : Christophe Pham-Ba
Direction : Pierre Macherey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Lille 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La pratique de la lecture des textes dits littéraires dans un cadre d'enseignement fait émerger un champ problématique dans lequel se mesurent les effets ambivalents des fictions. Ceux produits par le caractère formel de cette lecture institutionnelle : exercices redoutablement efficaces par leur pouvoir de régulation de la vie psychique. Effets qui participent à un travail de conformation de l'invention littéraire à un régime de vérité et à son dynamisme de normation. Et ceux qui sont des opérateurs de transformation de soi et du monde. Dans ce cas les fictions se font critiques en rendant visibles les rapports de pouvoir et de savoir qui mettent le réel sous condition. Les textes de Schwob, Woolf, Borges, Kafka, Calvino, Valéry, Michaux, par exemple, s'organisent dans un jeu réglé avec la vie gouvernée, sur le mode de la subversion, dans lequel se réalise de la pensée non contrainte. Le triple rapport, à soi, aux autres, et au monde ainsi réarticulé par ces écrivains dans un mouvement éthique, amorce une désesthétisation rematérialisante de la fiction littéraire grâce à une convention des procédures de l'imagination orientées dynamiquement. Ces expériences de pensée redéfinissent le rapport des individus à la norme sur le mode d'une singularisation inédite. Ecrire et lire des fictions c'est être attentif à cette mise en inquiétude du vrai pour un dire vrai, cela revient également à connaître par les fictions. Penser en fictionnant c'est croire au pouvoir performatif des fictions, c'est aussi agir et se mettre en capacité de définir une autre allure de vie, de transformer le monde en retravaillant les structures de la réalité