Le champ gravitationnel linguistique : avec un essai d'application au champ étatique - Mali
Auteur / Autrice : | Daniele Morante |
Direction : | Jacqueline Billiez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La langue est un fait social, donc il y moins de langues que d'hommes. Chaque homme ne peut parler rien de moins qu'une langue, donc tout topolecte en est une. Une langue n'a pas de variétés. Toute diversité est donnée par l'interaction entre langues et par le devenir incessant qui en découle, donnant lieu à de nouveaux états de langue = langues. La communauté primaire, le centre habité, n'a pas de topolectes, linguistiquement elle est une point ; des communautés secondaires peuvent donner lieu à d'autres langues communes. ''l'espace linguistique'' est un champ de forces, les langues en sont les vecteurs. Les rapports entre langues sont réglés par la loi gravitationnelle. Les paramètres en sont la masse de parole – résultant du débit de parole x l'ampleur de l'auditoire x la teneur en la langue donnée – la distance, qui mesure l'exposition. Les deux déterminent l'intensité et le sens des attractions. La diversité interindividuelle se situe sur la ligne du temps ; la communauté a à tout instant une voix à elle, une et une seule langue. Il y a donc au monde environ 2 millions de centres habités = 2 millions de langues >, un terminus ad quem. L'identité absolue de deux langues en fait une langue unique, mais elle doit être prouvée cas par cas : nous pensons qu'elle ne pourra l'être que dans le cadre du village global/de la ville diffuse. La langue étant un vecteur, une grandeur mathématique (l'intensité) en est définitoire. L'interaction de ces grandeurs dessine l'état linguistique du monde ainsi que la prévision de son avenir. Une enquête sur le terrain, menée pendant neuf mois au Mali, nous pourvoit un essai de vérification du modèle.