De la colonie ouvrière à la colonie intérieure : les Roms hongrois des Hétes dans la «transition» postcommuniste
Auteur / Autrice : | Véronique Klauber |
Direction : | Michel Wieviorka, Bogumił Jewsiewicki-Koss |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Québec (Québec), Université Laval |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ma recherche se situant à l'intersection de la sociologie, de l'histoire sociale et de l'ethnologie, a porté sur les conséquences de la désindustrialisation postcommuniste à travers l'étude de la population de Hétes, un ghetto ethnique peuplé de 400 Roms (Tsiganes) hongrois, autrefois des sidérurgistes. Hétes est une ancienne colonie ouvrière de la ville d'Ózd. Celle-ci est réputée pour son complexe métallurgique ayant fonctionné pendant 150 ans, jusqu'à son démantèlement en 1991. Le but de ma démarche était de comprendre la dynamique des transformations identitaires et les mécanismes d'adaptation socio-économiques et culturels déployés par la communauté romani hétesienne, intégrée par l'intermédiaire des sécurités assurées, sous le socialisme d'État, par le travail salarié, marginalisée depuis la libéralisation du marché de l'emploi. L'analyse critique des sources historiques, celles issues des récits de vie des Hétesiens et l'observation directe de leurs pratiques économiques et culturelles ont permis de constater que leur identité a subi des modifications profondes : plurielle du temps du salariat, sa monolithisation intervient en parallèle avec la mise en place d'une colonisation intérieure qui ne dit pas son nom.