Thèse soutenue

Une approche comparative des fondations pieuses juives et musulmanes dans le bas Moyen âge islamique

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Auteur / Autrice : Hmida Toukabri
Direction : Maurice Kriegel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisation
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Des biens, aussi bien mobiliers qu'immobiliers, furent consacrés à titre de fondations pieuses pour que le revenu - le loyer d'une boutique par exemple - ou l'usage - l'habitation d'une maison ou la consultation d'un codex du Livre Saint - profite perpétuellement à des bénéficiaires bien désignés, à des personnes ou des établissements publics. Les Juifs dont la trace nous a été conservée dans les documents de la Guéniza du Caire (Xe-XIIIe siècles) firent en sorte que ce procédé - à travers l'assistance quotidienne qu'il assure aux intéressés, le maintien d'un enseignement du culte ou l'entretien d'une synagogue - s'insère essentiellement dans une dynamique communautaire, qu'il serve le groupe, son rassemblement, sa perpétuation. Ainsi les mots heqdesh/qodesh, qui désignent indistinctement une fondation pieuse juive, traduisent-ils cette portée organico-collective des différentes consécrations. Pour les Musulmans, les fondations pieuses - waqf ou habous étant les termes qui servent à les reconnaître - mettent en avant l'initiative singulière, dévoilent d'une manière plus prononcée les stratégies individuelles, les mécanismes de compétition ou d'imitation, les enjeux politiques, économiques et sociaux ; ce qui n'est pas moins profitable collectivement. Sauf qu'ici, plus que dans le cadre de la communauté juive, le waqf se présente comme un outil de pouvoir, un indicateur hiérachique.