Thèse soutenue

Poétique de l'invective chez Louis-Ferdinand Céline et Réjean Ducharme

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Auteur / Autrice : Marie-Hélène Larochelle
Direction : Jean-Pierre Moussaron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures françaises, francophones et comparées
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Université de Montréal
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Montréal. Faculté des Etudes supérieures

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail décrit et interprète les formes esthétiques de violence verbale dans les romans de Louis-Ferdinand Céline et de Réjean Ducharme. Sous le terme invective est rassemblé ce qui concerne la lutte, le conflit, la querelle. Le procédé est envisagé en tant que " fait de texte ", aussi l'étude privilégie-t-elle les dimensions structurale et esthétique du romanesque discursif. Cette thèse étudie la rhétorique et la pragmatique des œuvres de Céline et de Ducharme de façon à en définir la poétique et en comprendre l'influence sur le discours social et littéraire. L'approche théorique intègre la pragmatique, la rhétorique ainsi que la sémiotique narrative, dans la foulée des travaux sur l'énonciation et la parole romanesque ; est aussi adoptée une perspective sociocritique, car il est postulé que l'invective prend son sens par rapport au discours social dont elle révèle les limites, voire les tabous. Ce travail met en évidence que Céline et Ducharme usent des stratégies de la violence verbale écrite et mise en œuvre afin de créer des " imaginaires du défi ". Chez Céline, la violence est tapageuse, elle est tout entière dans la monstration; chez Ducharme, elle est plutôt sournoise, charmeuse. L'invectiveur présenté par Céline confronte la société française, sans craindre l'isolement, envisageant plutôt cette situation comme une marque de l'exception. Les textes de Ducharme, au contraire, accueillent l'esquive comme un mouvement fondateur. Ces attitudes sont différentes, mais l'action n'est pas forcément hiérarchisée, étant entendu que la fuite est aussi un geste de provocation, une façon d'empêcher la réplique.