Catherine de Bourbon-Navarre (1559-1604) : réseaux, pouvoirs et propagande d'une princesse calviniste
Auteur / Autrice : | Marie-Hélène Goffaux-Grintchenko |
Direction : | Philippe Chareyre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Pau |
Résumé
Cette thèse démontre l'importance de Catherine de Bourbon-Navarre dans la vie politique et religieuse de la fin du XVIe siècle, en analysant les structures, les pouvoirs et la littérature autour de cette princesse qui se consacra à la grandeur de la maison de Bourbon-Navarre et la gloire de la foi réformée. La sœur d'Henri IV, dernière princesse de Navarre et dernière altesse royale calviniste à la cour de France, complète l'étude du rôle des femmes au cours des guerres de Religion et face aux prémices de l'absolutisme. Le réseau de parenté souffre de la division confessionnelle du lignage, mais elle s'appuie sur une maison domestique fidèle et obtient un partage très avantageux du domaine de la maison de Navarre, comme le montre l'analyse de ses livres de comptes. Catherine assume quinze ans la régence des terres souveraines du roi de Navarre, puis le rejoint dans le royaume de France, mais leur longue collaboration est perturbée par l'avènement et l'abjuration d'Henri IV. Elle s'emploie cependant à tenir la Cour de son frère, défend les intérêts des Eglises réformées de France et modère le mécontentement de la noblesse. Mariée au duc de Bar, Madame résiste avec succès aux efforts du pape, du roi de France et du duc de Lorraine pour la convertir. Poésies, ballets et satires politiques publiés autour de Catherine participent à la définition d'une nouvelle '' persona '' de princesse protestante et diffusent ses prises de positions face aux mutations de la société de la fin de la Renaissance. Les controverses pour sa conversion bénéficient d'un écho international. Sa loyauté envers le pouvoir royal et sa grande fermeté religieuse influencent profondément le règne d'Henri IV.