Apparition de l'ombre et émergence de la spectralité : étude des représentations du spectre d'Hamlet sur la scène française (1769-2004)
Auteur / Autrice : | Leila Adham |
Direction : | Christian Biet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études théâtrales |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au XVIéme siècle, il est courant d'affirmer une parenté ontologique entre les univers du surnaturel et de la scène. Autant dans les ouvrages théoriques que dans les pièces, l'acteur est envisagé comme une ombre, et la représentation comme une apparition. Le théâtre de Shakespeare est tout entier empreint de cette poétique de l'invisible dont les origines remontent à l'Antiquité. Si cette conception précède donc de loin le XXème siècle, elle est reprise, dès les années 1900, par des metteurs en scène soucieux d'élever la pratique scénique au rang d'art à part entière. Craig, Vitez, Brook définissent la scène comme un espace capable de saisir l'invisible et dégagent, à partir de cette définition, une essence propre au théâtre. La mise en scène cesse d'être appréhendée comme l'illustration du manuscrit dramatique et gagne son autonomie. Le visible devient le champ de l'écrit, l'invisible, celui de sa représentation. Fondée sur la mise en scène shakespearienne, cette pensée fait du spectre d'Hamlet le paradigme d'une réalité scénique qui existe sans exister. A travers une sélection d'Hamlet, ce travail retrace la généalogie de cette théorisation de la représentation, et interroge ses limites.