Thèse soutenue

Variations graphiques en français médiéval (du 13e siècle au 15e siècle) : étude du Roman de Troie et de ses réécritures et comparaisons avec l'écrit documentaire contemporain

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pierre Manen
Direction : Nelly Andrieux-Reix
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris 3
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université Sorbonne nouvelle-Paris 3. UFR Littérature et Linguistique françaises et latines

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Le développement important de la linguistique de l'écrit à partir des années 60, dans le prolongement des travaux de Hjelmslev ou de Pulgram, a permis d'envisager selon une perspective nouvelle l'histoire de l'orthographe, en particulier de l'orthographe française. Ce projet entendait étendre ce type d'analyse aux graphies du français médiéval dont le fonctionnement, marqué par une importante variation semble bien différent de celui du français moderne. C'est donc précisément par une étude de ces variations graphiques qu'il est possible d'envisager le fonctionnement du système graphique médiéval. Cette variation est en partie liée aux variations de l'ancien et du moyen français qui n'est pas encore une langue unifiée : ainsi, se développent des pratiques graphiques liées à des particularismes dialectaux qui définissent parfois des scriptae régionales très marquées. Il apparaît pourtant que cette variation dialectale ne peut rendre compte d'un certain nombre de variantes qui semblent davantage relever d'une tendance naturelle, et revendiquée par les grammairiens médiévaux, à la variation et caractériser ainsi un système graphique rétif à l'uniformité et à l'uniformisation. Ces variantes ne sont pas nécessairement étayées par des différences de prononciation mais ne remettent pas pour autant en cause le fonctionnement largement phonographique des graphies françaises médiévales : elles laissent entrevoir le développement de sous-systèmes davantage abstraits de l'oral mais en prise avec le fonctionnement des différents systèmes de la langues (en particulier par le biais du développement de la morphographie). De façon assez caractéristique, l'écrit médiéval, '' art '' de techniciens lettrés et érudits, à l'usage d'autres techniciens lettrés et érudits, tend à développer une logique propre, différente de celle qu'assume l'écrit dans une société largement alphabétisée, en particulier à s'abstraire de l'oral.