Thèse soutenue

Élire, voter, signer : Pratiques de vote, luttes politiques et dynamiques d'institutionnalisation de la démocratie en Suisse au dix-neuvième siècle

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Auteur / Autrice : Pierre-Antoine Schorderet
Direction : Michel OfferléBernard Voutat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec UNIL - Université de Lausanne

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans de nombreux discours savants ou ordinaires, la démocratie directe est présentée à la fois comme très suisse et très ancienne. Elle fait l’objet d’un intérêt public constant, que ce soit pour en critiquer les limites et stigmatiser la lourdeur des opérations qu'elle autorise, pour à l'inverse valoriser les qualités citoyennes qu'elle requiert ou encore évaluer les capacités de son adaptation, jugée nécessaire au processus d'unification européenne, aux contraintes du bon gouvernement ou aux transformations économiques d'un monde en mutation. Elle propose aussi un modèle alternatif, remède à ce que certains observateurs étrangers décrivent comme une crise de la démocratie représentative, modèle toutefois déclaré aussitôt inadéquat pour un pays aux frontières plus élargies que l'Helvétie. En même temps, cette omniprésence de la démocratie directe dans le débat public cache mal une absence: dans aucun texte fondateur, dans aucune Constitution, ni en 1291, ni en 1798, ni en 1848 ou en 1874, le terme même de «démocratie directe» n'est utilisé pour caractériser le régime politique suisse. Ces hésitations se reflètent de manière exemplaire dans les constats étonnés évoqués en exergue où leurs auteurs, comme pour rationaliser un manque et masquer un doute ontologique, insistent sur l'ancienneté des origines de la démocratie directe pour mieux en proclamer l'originalité et l'irréductibilité.