Thèse soutenue

Une "société d'individus" : généalogie de la problématique de l'intégration

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Auteur / Autrice : Emmanuel d' Hombres
Direction : Jacques Michel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

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Au sens le plus général, la question des rapports du tout et de la partie est un problème récurrent de philosophie biologique aussi bien que de philosophie sociale et politique. Les naturalistes n'ont eu de cesse de régler la difficulté en assimilant la partie organique à un instrument, et son activité à une fonction, c'est-à-dire un usage au service de la réalisation des fins du tout. Mais à partir du deuxième tiers du 19e siècle, moment où la cellule se voit admise progressivement au rang d'élément anatomique fondamental et unique de l'organisme, il apparaît de plus en plus clairement que le problème doit se formuler en des termes qui interdisent désormais de recourir à la solution traditionnelle. Comment rendre compatible l'idée d'un tout irréductible à un simple total et l'idée que les parties qui le composent possèdent en elles-mêmes leurs propres fins, c'est-à-dire sont des individus ? Nous nous proposons de retracer ici l'histoire de cette crise et de son dénouement : soit la formation laborieuse des concepts dont la coordination au sein de la théorie bernardienne a permis d'accéder à une compréhension de l'organisation de l'être vivant compatible avec le nouveau préréquisit de l'individualité des parties anatomiques. Compréhension dont nous verrons au demeurant qu'elle n'est pas sans présenter quelque intérêt aux yeux du sociologue amené à adopter, lorsqu'il s'agit de dégager les caractères distinctifs de l'organisation des sociétés modernes, une position du problème du rapport de tout et de la partie sensiblement identique à celle qui s'est imposée au biologiste depuis la consécration de la théorie cellulaire