Thèse soutenue

"Mieux"qu'un roman ? : les artifices de la non-fiction dans la littérature narrative italienne de 1980 à 2004

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Auteur / Autrice : Stefania Ricciardi
Direction : Frédéric DutheilMario Barenghi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études italiennes
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Università degli studi di Milano-Bicocca
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre interuniversitaire de recherches sur l'Italie (langue, littérature, interactions culturelles, société et mentalités) (Talence, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Christophe Mileschi
Examinateurs / Examinatrices : Alberto Casadei, Alain Sarrabayrouse

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Parmi les définitions d'écrivain, Elsa Morante a souhaité celle d'" un homme auquel tient à cœur tout ce qui se passe, hormis la littérature ", en renversant l'attitude esthétique, au sens kantien, de désintérêt global à l'e��gard de la réalité. Comprendre ce qui se passe lorsqu'un romancier se consacre au fait divers ou à l'autobiographie – phénomène grandissant en Italie et à l'étranger – signifie tout d'abord élargir la notion de " narratologie restreinte ", pour adopter une terminologie à la Genette, centrée essentiellement sur la fiction en vertu de l'idée de roman comme genre privilégié. Or ce privilège apparaît désormais suranné, d'autant plus que l'hybridation des formes narratives (fiction et non-fiction) et la mobilité des frontières (littérature et cinéma) rendent problématique l'inscription dans un statut défini. En effet, c'est le système littéraire dans son ensemble qui devrait être repensé : les indices de fiction, loin de concerner la fabula, sont à repérer dans les techniques narratives. A priori, la transposition littéraire d'un fait divers n'est pas esthétiquement inférieure à un ouvrage inventé de toutes pièces. Les stratégies de la fiction, dans les expressions les plus réussies, restituent une forme d'incrédibilité à la fiction, l'exposent aux interférences ordinaires du hasard, de même que les stratégies de la fiction authentifient le journal intime, le fait divers et le reportage, leur confèrent ce gradient de vérité que la simple information ne possède pas. C'est pourquoi le croisement entre fiction et non-fiction constitue à présent un territoire à explorer, le lieu de l'art où l'imprévu est encore possible.