Thèse soutenue

Les poètes du pays natal (1870-1890) : l'exemple de Jean Aicard et de François Fabié (Contribution à l’étude de la littérature régionaliste de langue française)

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Auteur / Autrice : Michèle Gorenc
Direction : Daniel Bilous
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Toulon
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Toulon et du Var. Faculté de lettres et sciences humaines

Mots clés

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Résumé

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En 1880, lorsque Jean Aicard parcourt la France en faisant la lecture de son idylle provençale Miette et Noré, il souhaite que d'autres poètes chantent à leur tour leur terroir en français, appelant de tous ses vœux « une représentation poétique par province de toute la belle France ». Ce jeune auteur avait déjà célébré son pays dans une forme simple et claire, en 1873, avec Poèmes de Provence, donnant ainsi, de l’avis du critique Antoine Albalat, « droit de cité littéraire » à sa province. De là va naître une importante floraison de recueils poétiques qui, glorifiant tout le territoire, suscite et prépare le « réveil des provinces » de la Belle Epoque, étudié par de nombreux auteurs. Notre thèse propose l’étude de l’éclosion, dans les années 1870-1890, de cette poésie inspirée par le thème du pays natal. Un état des lieux de la réception critique permet de percevoir l’existence d’un courant. Ce constat est mis à jour grâce à une enquête dans la documentation, les archives et l’histoire littéraire. Puis, une analyse des Poèmes de Provence et d’un autre recueil, Le Clocher (1887) de François Fabié, révèle les principes de composition et d’écriture de deux ouvrages spécifiques. Déployant, l’un, la célébration du pays, l’autre, sa recherche dans le souvenir de l’exilé, ils proposent des modèles formels et thématiques qui seront repris ensuite par plusieurs générations de littérateurs. Enfin, un examen approfondi du texte démonte les mécanismes du fonctionnement argumentatif de cette poésie. La mise en œuvre discursive de l’ethos du locuteur, de la représentation qu’il se fait de l’auditoire, des valeurs nécessaires à l’accord préalable, montre que ces poètes travaillent particulièrement la réception de leur écriture par le public de l’époque. La mise à jour de cette poésie, axée sur la célébration des provinces, sur la thématique du lien et composée dans un but convaincant, apporte une contribution à l’histoire du mouvement littéraire régionaliste de langue française, éclairant une période antérieure à la Belle Epoque, proposant une archéologie littéraire du régionalisme.