Thèse soutenue

Débats sur les origines du peuplement de l'archipel japonais dans l'anthropologie et l'archéologie (décennie 1870 -décennie 1990)

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Auteur / Autrice : Arnaud Nanta
Direction : Claude Liauzu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La formation des états-nations au 19è siècle posa la question de l'identité des nouvelles communautés nationales. Cette thèse retrace la filiation de ces discours dans l'anthropologie et l'archéologie au Japon, discours relevant d'interactions entre science, politique et société. On peut considérer trois paradigmes de l'identité au japon: 1/ substitution de la race et altérité : 2/ métissage et origines communes : 3/ insularité et continuité de la race. L'identité japonaise a oscillé entre l'idée de discontinuité et celle de continuité. Le premier paradigme correspond à la construction de l'état-nation (1870-1910) et est caractérisé par des discours portant non sur les japonais eux-mêmes mais systématiquement sur l'altérité. Le deuxième recouvre la période d'expansion et d'impérialisme (1905-1940), menés selon un discours annexionniste. Enfin, une troisième période correspond à l'après-guerre (1940-1985), qui voit l'identité japonaise repensée en terme d'« insularité ». L'objectif de ce travail était d'étudier le fonctionnement de ces discours dans la société japonaise moderne et contemporaine d'une part et, d'autre part, de comprendre leur historicité comme recherche issue du 19è siècle. Que la science produise une définition de l'identité pour la proposer à la société, ou qu'elle réaligne le contenu de son savoir sur l'évolution des frontières de la nationalité et le contexte géopolitique, elle fut toujours en adéquation avec les demandes de l'époque. C'est donc l'architecture associant d'une part anthropologie et archéologie et d'autre part la société moderne qui est en question.