Thèse soutenue

Le goût pour le XVIIIe siècle dans l'ébénisterie française au XIXe siècle (1839-1900)

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Auteur / Autrice : Juliette Hibou-Dugat
Direction : Bruno Foucart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Au XIXe siècle, les arts décoratifs et l'ébénisterie en particulier étaient marqués par une polyphonie parfois déconcertante de néo-styles. Autour de 1830, on note le retour en faveur des styles du XVIIIe siècle, néo-styles qui furent probablement les plus durables, diffusés, symboliques et influents. Ces pastiches et copies de meubles étaient porteurs de valeurs esthétiques, historiques, culturelles, sociales et politiques marquées. Non sans paradoxe, ces styles nés sous la monarchie devinrent favoris de la nouvelle classe bourgeoise et sous la Troisième République incarnaient le style national français. L'apparition et l'évolution au cours du siècle de cet intérêt pour le siècle précédent est sensible dans l'étude de la connaissance et de l'image que l'on avait de l'histoire et de l'art du siècle des Lumières, de l'examen des premières collections de mobilier XVIIIe et de l'analyse des oeuvres présentées aux expositions nationales et universelles. Cette esthétique nouvelle domina les intérieurs éclectiques de la seconde moitié du siècle. Les ébénistes firent preuve d'une ingéniosité et érudition inouïes pour répondre à cette demande toujours croissante en France, en Europe et aux États-Unis. La qualité de leur créations témoigne de leur capacité à s'adapter à des circonstances techniques, stylistiques et économiques nouvelles tout en respectant la tradition de leur métier. Ce goût et cette production firent sourdre des critiques et débats sur la notion de style, sur la créativité et l'importance de la tradition et de la modernité, mettant en avant le rôle paradoxal de ces néo-styles dans les prémices de la modernité.