Thèse de doctorat en Anthropologie
Sous la direction de Thérèse Bouysse Cassagne.
Soutenue en 2004
à Paris 3 , en partenariat avec Institut des hautes études de l'Amérique latine (Paris) (autre partenaire) .
Cette thèse est fondée sur une recherche anthropologique menée dans le Sud péruvien, au sein de communautés paysannes de l’Altiplano de la région du lac Titicaca. Elle envisage l’existence d’un mode ritualisé de production musicale qui s’articule sous la forme de séquences. Cette notion de séquence musicale est définie à travers les exemples de différents rituels de cinq communautés de l’actuel département de Puno, puis explorée dans le cycle rituel annuel de l’île de Taquile (cf. Première et deuxième parties). L’articulation de ces séquences synchronisées aux phases des rituels est mise en relation avec l’espace sacré et la cosmovision de cette communauté insulaire (cf. Troisième partie). Le décodage de marqueurs spatiaux rend alors possible la compréhension de différents codes visuels présents au cours des fêtes, ainsi que du mode de production des séquences. Musiques et rituels apparaissent comme générés par une matrice liée au cycle de croissance des plantes, au dialogue entre le monde des vivants et de leurs ancêtres et à la mécanique céleste. Ce mode rituel d’expression musicale semble spécifique à cette région du monde (cf. Quatrième partie).
The Andean musical sphere : a ritualised mode of producing music on the island of Taquile and in the lake Titicaca region
This thesis is based on anthropological research carried out in the south of Peru, among the peasant communities of the Altiplano in the region of Lake Titicaca. It deals with a ritualised mode of producing music in the form of sequences. The notion of the musical sequence is defined through examples of the various rituals from five communities located in the province of Puno, and is then explored in the annual ritual cycle of the Island of Taquile (cf. Parts1 and 2). The sequences are synchronised with the ritual phases and then related to the sacred sphere and worldview of this island community (cf. Part 3). The decoding of spatial markers provides the key to understanding the different visual codes utilised during the festivals, as well as how the sequences are produced. Music and rituals appear to be generated by a matrix linked to the cycle of plant growth, to the dialogue between the world of the living and their ancestors, and to celestial mechanics. This ritual way of musical expression appears to be specific to this region of the world (cf. Part 4).