Thèse soutenue

Déformation active d'une région intraplaque à déformation lente : le cas de la France : sismicité et modélisations thermomécaniques 2D et 3D

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Auteur / Autrice : Yves Mazabraud
Direction : Nicole Béthoux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géologie. Géophysique
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Nice
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice2000-....)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Un des problèmes non résolus en sismologie concerne l’occurrence de séismes de forte intensité dans des régions intra plaques à faible déformation. On peut citer l’exemple des séismes de New Madrid de 1811 et 1812, de magnitude de moment estimée à 8,2 et 8,1, dans une région où la sismicité instrumentale est quasi nulle et les taux de déformation évalués par géodésie très faibles. La sismicité historique de l’Europe stable (séisme de Bâle de 1356, de Roquebillière de 1564, de Lambese de 1909) procède du même type d’observations. Ce paradoxe (forte magnitude, faible déformation) a été l’objet de nombreux travaux (tels ceux de Talwani, 1988, Assameur et Mareschal, 1995, Pollitz et al. , 1999) qui intéressaient surtout la zone de New Madrid et le Canada. Cette thèse présente un même type d’étude pour la France et particulièrement pour le centre et l’ouest où nous bénéficions de bons catalogues de sismicité, de connaissances géologiques précises et de récents résultats de géophysique. Le travail effectué concerne tout d’abord une révision de la sismotectonique dans une région englobant la Normandie, la Bretagne, la Charente et le Massif Central. L’augmentation du nombre de stations sismologiques permet en effet une ré-évaluation de la connaissance sismotectonique régionale, notamment par une bien meilleure définition des champs de contraintes obtenus par inversion des mécanismes au foyer. Ce travail met en évidence un champ décrochant à compression NW-SE de signification régionale mais aussi trois perturbations extensives au niveau du sud de la Bretagne, du seuil du Poitou et de l’est du Massif Central. On observe une forte corrélation entre la répartition de ces anomalies et les variations d’anisotropie de propagation des ondes Pn dans le manteau. Cette corrélation ainsi que l’échelle des perturbations argumentent en faveur de processus d’ampleur lithospérique. Nous associons ces perturbations (Bretagne, Poitou) à la subduction du Golfe de Gascogne sous la microplaque ibérique au niveau de la marge de Galice et pour le Massif Central à la surrection sous l’effet de la remontée d’un panache mantellique à la base de la lithosphère. Par ailleurs, nous montrons par modélisation mécanique que les forces associées à la subduction du Golfe de Gascogne sont d’une magnitude suffisante pour augmenter le niveau de contraintes dans la croûte et perturber le régime des contraintes dans e Massif Armoricain. Il peut donc s’agir du mécanisme à l’origine des concentration de contraintes associées aux plus gros séismes enregistrés dans l’ouest de la France. Puis, nous avons effectué des modélisations thermomécaniques qui nous permettent d’expliquer les mécanismes de ces concentrations de contraintes en tenant compte des facteurs à la fois structuraux, thermiques et rhéologiques.