Effets des processus de catégorisation croisée sur les perceptions intergroupes
Auteur / Autrice : | Liliane Alliot |
Direction : | Michel Le Marc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La question de la catégorisation croisée dans l'organisation peut s'inscrire utilement dans la perspective d'une psychologie sociétale, privilégiant le recours à des explications de niveaux positionnel et idéologique (Doise, 2000). Dans cette perspective, cette recherche a pour objectif de mettre en évidence les effets d'appartenances croisées sur les perceptions entre des groupes professionnels ainsi que d'étudier, de façon plus modeste, certaines modulations introduites par des variables liées à la situation de travail, et par des facteurs motivationnels et de personnalité. Trois variables perceptives sont étudiées : la perception de la valeur des groupes, de la valeur des rapports sociaux et de la variabilité intragroupe. L'étude empirique a porté sur une population de 315 médecins et infirmiers des deux sexes en milieu hospitalier. Les résultats mettent en évidence des processus normatifs à l'œuvre dans les perceptions intergroupes, montrant l'intérêt de compléter l'étude des cognitions par celle de l'idéologie. Les mécanismes de saillance catégorielle entre le statut professionnel et sexuel sont mis au jour. Des formes de discrimination implicite entre les groupes professionnels étudiés sont révélées. La prise en compte de la distinction entre la désirabilité et l'utilité sociales (Beauvois 1990, 1994, 1995) permet une compréhension plus nuancée de la dynamique des favoritismes intergroupes. Une large place est faite à la description des stratégies perceptives des dominants. En définitive, seules les variables positionnelles influencent la perception des groupes et celle des rapports sociaux, alors que les facteurs situationnels, motivationnels et de personnalité considérés n'ont qu'un faible impact, localisé sur certains contenus perceptifs. Notons toutefois que les jugements de variabilité intragroupe sont influencés par le statut numérique des groupes en présence plutôt que par les appartenances catégorielles des participants.