Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Young Hwa Ji
Direction : Jean-Claude Fizaine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Montpellier 3

Résumé

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Le désir flaubertien se caractérise par la relation dialectique entre le réel et l’infini. Dialectique insoluble car le personnage flauberiten tente d’atteindre à l’infini à travers la senstion. Déterminé par ses sens, il est à jamais rivé au sol, à la matière. Ce conflit entre l’idéalisme et l’excès de sensibilité se manifeste très tôt, dès les écrits de jeunesse. L’amour se situe dans l’oeuvre de jeunesse au sommet du rêve. Cependant cette passion amoureuse n’est qu’une des formes de l’absolu, car ce que le héro flaubertien cherche à travers l’amour, c’est un certain état suprême par où le moi pourrait atteindre un monde infini, dégagé de la pesanteur de la sensation et de la matière. C’est pourquoi cette quête de l’absolu ne se manifeste pas uniquement par la quête de l’amour. L’extase panthéiste et l’aspiration religieuse évoquent la même obsession que l’amour. C’est ce qui explique le fait que le raport du personnage à la nature, à la religion est chargé de connotation sexuelle. Que ce soit l’extase amoureuse ou panthéiste, il s’agit de sentir davantage à travers cette fusion pour que l’âme, s’oubliant, entre dans une émotion informulable. Tandis qu’il est déterminé par les sens qui le poussent vers la matérialité, son idéalisme rejette la satisfaction des sens. Ainsi on voit le personnage se lancer dans la poursuite de la volupté qui se dérobe toujours. La sexualité n’est pas une jouissance mais une tentative douleureuse d’une expérience totale. Au bout de cette quête frénétique, le personnage flaubertien se retrouve seul face à sa conscience lucide. Alors le refus de la vie apparaît comme la seule réponse : la mort ou la pureté glaciale d’une vie éthérée. C’est cette obsession flaubertienne que l’on retrouve dans Mme Bovary et Salammbô. Derrière l’excès de sensation de Mme Bovary et l’ascétisme de Salammbô où la brûlure du désir joue sur le principe du manque se cachent l’éthique et l’esthétique du désir flaubertien.