Thèse soutenue

La définition politique des préférences économiques : le lobbying des entreprises américaines et européennes face à la libéralisation du commerce international des services

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Auteur / Autrice : Cornelia Woll
Direction : Richard BalmeWolfgang Wessels
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique. Sociologie politique et politiques publiques
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Universität zu Köln, Wirtschafts-und Sozialwissenschaftliche Fakultät

Résumé

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La littérature sur la politique de libéralisation internationale présuppose généralement que les entreprises dominantes sur leurs marchés domestiques s'opposent à l'ouverture aux concurrents étrangers. Ceci devrait être particulièrement vrai pour les marchés de services de réseaux, qui étaient traditionnellement gérés par des monopoles, souvent publics. Or les entreprises dominantes, s'opposent-elles vraiment à la libéralisation de leurs marchés domestiques ? Cette thèse examine le lobbying des entreprises dominantes à l'égard de la libéralisation internationale de leurs secteurs dans le domaine des services de télécommunications et de transport aérien et s'intéressant à deux pays, les Etats-Unis et l'Union européenne. Nous démontrons que ces entreprises se sont en fait exprimées en faveur de la libéralisation, à l'exception des compagnies aériennes américaines. Afin de comprendre ce soutien, nous nous interrogeons sur le poids de quatre variables qui peuvent déterminer les préférences politiques : (1) les incitations économiques, (2) les traditions réglementaires au niveau domestique, (3) le régime international qui gouverne le secteur et (4) le processus politique auquel participent les entreprises. Nous observons que les incitations économiques jouent un rôle important, mais nous soulignons également les effets du processus politique sur la formation des préférences. En particulier, nous montrons que le système à plusieurs niveaux de l'UE encourage un lobbying en faveur de la libéralisation alors que le processus américain permet des demandes politiques plus variables.