Thèse soutenue

Mémoire sémantique et sons de l'environnement
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Auteur / Autrice : Yannick Gérard
Direction : Emmanuel Bigand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie cognitive
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Dijon
Jury : Président / Présidente : Francis Eustache
Examinateurs / Examinatrices : Robert French
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Bonin, Séverine Samson

Résumé

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Vous vous promenez tranquillement, au loin vous entendez un chien aboyer. Un chien ? Mais comment savez-vous qu'il s'agit d'un un chien ? Par ailleurs, l'aboiement de ce chien vous prépare-t-il à entendre d'autres sons ? Voici posés les deux objectifs centraux de cette thèse, déterminer si un son active une structure de connaissances abstraites en mémoire sémantique, et si oui, comment ces structures s'organisent-elles ? Dix expériences reparties en 3 études tentent de répondrent à ces deux objectifs. Une première étude de 4 expériences d'amorçage à court terme en contexte court indique que les sons de l'environnement activent des structures de connaissances abstraites en mémoire sémantique. Les résultats suggèrent des dissemblances entre l'organisation des mots et des sons de l'environnement. Les liens qui unissent les sons de l'environnement en mémoire sont étudiés au travers d'une expérience d'association libre, de deux expériences de catégorisation libre et d'une en amorçage à court terme (Étude 2), qui mettent en évidence que de nombreux facteurs influencent le traitement des sons de l'environnement (médiation langagière, " stress " temporel, appartenance catégorielle des sons, incertitude quant à la cause du son). Les sons de l'environnement semblent s'organiser en fonction d'une part, du lieu où nous pouvons les entendre ensemble (ferme, rue, etc. . . ) et d'autre part, de certaines caractéristiques acoustiques. Dans une troisième et dernière étude d'amorçage à court terme en long contexte (phrases et scènes sonores) un maximum de ces facteurs est contrôlé et l'organisation des sons observée dans la deuxième étude est prise en compte. Les résultats sont asymétriques et montrent qu'une phrase facilite le traitement d'un son congru comparé au traitement d'un son incongru, l'inverse est observé quand le contexte correspond à une scène auditive " naturelle ". Les résultats de notre étude en contexte " naturel " sont interprétés avec le phénomène du " pop out ". Ce travail de thèse suggère que les sons de l'environnement activent des connaissances conceptuelles dans la mémoire sémantique dévolue au langage et s'organisent en MLT sous forme de scènes auditives dépendantes du lieu où nous sommes en train d'évoluer (gare, rue, ferme, etc. . . ) qui ne créent pas d'attentes pour tous les objets sonores probables dans cette scène et rendent plus saillants tous les sons inattendus dans cette même scène sonore.