Thèse soutenue

Les mythes et l'obsession du mal dans l'oeuvre de Sylvie Germain
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Auteur / Autrice : Stéphanie Leys-Botella
Direction : Robert Steward Edward Pickering
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bruno Blanckeman, Alain Montandon, Dominique Viart

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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De l'aveu même de son auteur, l'oeuvre de Sylvie Germain se caractérise par une inquiétude permanente face à l'impossibilité de changer le monde, de le rendre meilleur : "Non, il n'y a pas de réponse face au scandale du mal, de la souffrance des innocents. Il n'y a que des questions incessantes, lancinantes. Et bien sûr, les grands mythes, les légendes, autant que les textes religieux, aident à s'orienter, à dépister un peu de sens". Cependant si le mal ne peut pas être éradiqué de la nature profonde de l'homme, l'auteur comprend que seule l'écriture mythique, avec une structure spécifique, pourra réintégrer le chaos au sein d'une unité créatrice. C'est pourquoi cette thèse se propose de montrer comment dans l'univers imaginaire de Sylvie Germain parvient à se constituer autour des personnages, des lieux, du temps, ce qu'une mythocritique inspirée de Pierre Albouy, Gilbert Durand ou encore de Pierre Brunel peut qualifier de mythe littéraire. Grâce au mythe littéraire tels que ces trois l'ont défini, le mal qui s'apparente à la destruction peut se remodeler, se métamorphoser ou se réintégrer dans une structure de l'origine retrouvée. Les mythes du désordre qui s'expriment à travers un faisceau de diverses traditions mythologiques subissent la tentation du désespoir face à une conscience tragique et historique reflétant notre époque, mais, grâce à des schèmes restaurateurs et à des archétypes rédempteurs, ils transforment les mythes spatio-temporels en mythes où la palingénésie devient magie créatrice. Dans un début de siècle enténébré de décadence, Sylvie Germain puise au coeur des mythes une puissance qui délivre du profane par un combat esthétique, poétique et épique. Par un style combinant religion et psychanalyse, elle trace l'itinéraire de sa propre guérison et redonne l'espoir à toute une collectivité. Elle devient écrivain de l'aube cherchant sans cesse à évincer la nuit