Evolution de l'agriculture charentaise (littoral exclu) : atouts, mutations et dépendances
Auteur / Autrice : | Gilles Bernard |
Direction : | Alain Huetz de Lemps |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Résumé
Dès le XVIIIe siècle, les Charentes exportent dans toute l'Europe les vins et les eaux-de-vie, ce qui relègue les autres productions agricoles. La distillation des vins permet aux paysans de découvrir la typicité des eaux-de-vie. Au vignoble insulaire et côtier s'étendant jusqu'au Poitou, succède celui des pays riverains de la vallée de la Charente. Les maisons de négoce se fixent à Cognac sur l'axe fluvial pour exporter leurs cargaisons par le port de Tonnay-Charente. Le cognac apprécié sur tous les continents connaît un âge d'or de 1850 à 1870, mais le phylloxéra anéantit les plantations et chasse les viticulteurs ruinés. Les céréales et l'élevage laitier peuvent renaître. Le beurre des Charentes va-t-il succéder au cognac ? Quelques pionniers et des négociants du Cognaçais reconstituent partiellement le vignoble. Les conflits et les difficultés économiques expliquent la prépondérance de la polyculture et de l'élevage. Après 1960, la reprise de l'économie mondiale favorise le retour du cognac et des plantations, menaçant le lait de la disparition. Le milieu exceptionnel et les activités agricoles façonnent les paysages charentais. Les plaines jurassiques se couvrent de céréales, l'élevage se cantonne aux terres humides tandis que la vigne et les belles fermes colonisent les pays crétacés La crainte d'une pénurie certaine d'eau-de-vie précipite une politique de replantations pour répondre à la demande. Le cognac attire les grands groupes des vins et spiritueux. Les négociants charentais sont rachetés et les stratégies changent de main. L'économie charentaise vit un nouveau tournant de son histoire avec la réduction du vignoble, l'explosion des céréales et des oléagineux.