Thèse soutenue

Les émotions musicales

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jean Piwnica
Direction : Jean-Pierre Cometti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cognition, langage, éducation
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR

L'expérience musicale est une expérience essentiellement émotionnelle. Pour analyser une telle expérience dans ce qu'elle comporte de spécifique, il est nécessaire de prendre en considération le statut de la musique, ainsi que les différentes théories qui ont entrepris de définir ce qu'on appelle parfois le langage musical et la nature de ce qu'il induit chez l'auditeur. Le présent travail se propose tout d'abord d'examiner les voies dans lesquelles la philosophie s'est traditionnellement engagée sous ce rapport. Cette première analyse se prolonge dans une interrogation qui vise à déterminer la fonction qui permet à la musique de susciter des émotions telles qu'elles donnent naissance à une expérience authentiquement musicale. Pour examiner une telle question, il est nécessaire de s'interroger sur les éclairages que peuvent apporter, non seulement les théories philosophiques traditionnelles, de Schopenhauer à Adorno ou Vladimir Jankélévitch, mais les perspectives plus récentes ouvertes par la philosophie de l'esprit, les sciences cognitives et les neurosciences. Les deux premières parties sont destinées à mettre en lumière le bénéfice qui semble pouvoir être tiré de ces différentes approches Mais l'émotion musicale pose d'autres problèmes, plus spécifiquement esthétiques, celui de l'expression musicale, de sa compréhension, et surtout de la valeur attribuée à la musique. Jusqu'à quel point expression, compréhension et évaluation sont-elles liées à la nature émotionnelle de l'expérience musicale ? Une troisième partie est destinée à engager la réflexion dans cette triple voie et à déterminer dans quelle mesure les émotions musicales peuvent se voir attribuer un sens spécifique, phénoménologiquement et ontologiquement distinct des émotions liées à d'autres expériences et à d'autres objets. Enfin, une quatrième partie est consacrée au rapport associant la face expressive de la musique et par conséquent les émotions qu'elle est supposée exprimer et l'expérience émotionnelle qu'elle induit. Jusqu'à quel point les ressources du langage leur sont-elles liées ? Et comment peuvent-elles en rendre compte ? La thèse de l'ineffabilité ne trouve-t-elle pas ici sa justification ? Cette quatrième partie voudrait précisément marquer les limites du langage dans la compréhension de la musique. Elle trouve toutefois un prolongement dans une interrogation sur le rôle de la mémoire sur laquelle s'achève le présent travail. Mémoire consciente ou inconsciente qui, à la manière d’un jeu de miroir, semble révéler la profondeur du moi à la conscience de l'auditeur, et réfléchir toute la richesse de son expérience et de sa perception du monde.