Thèse soutenue

Absence du père et souffrances psychiques lors des divorces et séparations

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Auteur / Autrice : Claire Metz
Direction : Françoise Hurstel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie. Psychologie et psychopathologie cliniques
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Notre recherche porte sur l'absence du père lors des divorces et des séparations et sur les enjeux psychiques qu'elle implique pour les sujets constituant le groupe familial. Voici nos hypothèses de travail : 1) Le sens que prend l'absence du père " concret " pour chacun des membres de la famille lors des séparations est lié à leurs enjeux oedipiens respectifs, ceux de l'enfant mais aussi ceux des adultes concernés. 2) L'institution du père dans la société telle qu'elle a été juridiquement et familialement organisée dans la période contemporaine, a produit des formes sociales d'absence du père. Notre méthode comprend l'étude du contexte historique, de textes juridiques et de données démographiques pour la première partie. Dans la deuxième partie elle se compose des données discursives issues de psychothérapies et se réfère à la théorie psychanalytique. Nos résultats montrent que le discours social sur l'absence du père véhicule des représentations collectives imaginaires historiquement dépassées qui sont le " père à poigne " et son envers le " père carent ", dont le père absent constitue une catégorie. Dans les trente dernières années, la société a organisé le cadre des familles non-maritales de telle manière que l'absence du père s'est posée de manière aigue͏̈ : absence de filiations paternelles, d'autorité parentale attribuée au père, de liens entre pères et enfants. Pour toute une génération de pères dans le contexte des divorces et des séparations, le pilier institutionnel a volé en éclats. Le psychanalyste Jacques Lacan a élaboré dans sa théorie des distinctions entre les fonctions psychiques du père, dont rendent compte les concepts psychanalytiques de " père symbolique ", de " père imaginaire ", de " père réel ". Les études cliniques montrent que l'absence du père " concret " pose éminemment la question de l'absence de la fonction de " père réel ", amant de la mère, agent de la castration et auteur de la promesse oedipienne, qui rend inopérant le pénis du garçon à l'égard de la mère et qui promeut la fille au rang de promesse de femme. Cette absence-là livre l'enfant à l'emprise de la mère et le menace dans son assomption sexuelle. Enfin, l'absence du père " concret " prend un sens singulier selon les cas qui dépend des enjeux conscients et inconscients liés à l'histoire infantile des parents, à leur histoire commune, et aux enjeux oedipiens pour l'enfant.