Thèse soutenue

Allergie de contact aux parfums : Identification et isolement d'allergènes contenus dans un mélange naturel complexe.Synthèse d'aldéhydes sensibilisants marqués au carbone 13 et étude de leurs interactions avec les protéines cutanées

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Guillaume Bernard
Direction : Jean-Pierre Lepoittevin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Strasbourg 1

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Aujourd'hui, on estime que 1 à 2 % de la population est allergique aux fragrances. Celles-ci sont responsables de 45 % des allergies de contact aux cosmétiques. A défaut de traitements curatifs, il est nécessaire d'identifier le risque représenté par les nouvelles molécules odorantes. Nous avons développé une technique de fractionnements chimiques biologiquement guidés permettant d'isoler les allergènes contenus dans l'absolue de mousse de chêne, extrait naturel largement utilisé en parfumerie. En combinaison avec des tests épicutanés et des analyses de relations structure-activité, nous avons pu identifier un mélange fortement sensibilisant constitué d'atranol et de chloroatranol. Des études de seuil d'élicitation ont montré que 50% de la population sensibilisée a répondu positivement à 0,15 ppm de chloroatranol dans l'éthanol, soit une concentration 60 fois inférieure au maximum autorisé dans les produits cosmétiques. Parmi les différentes fonctions chimiques des molécules odorantes, les aldéhydes sont en effet souvent associés à un pouvoir sensibilisant. Une des étapes clés du mécanisme de l'allergie de contact étant la formation d'un adduit allergène-protéine, nous avons étudié le mécanisme d'interaction des protéines avec deux aldéhydes, le citral et l'hydroxycitronellal. La réaction de ces aldéhydes marqués au carbone 13 sur les sites réactifs électrophiles et de composés mimant les chaînes latérales nucléophiles des acides aminés a mis en évidence que ces deux aldéhydes forment immédiatement des imines en présence de n-butylamine. La sélectivité de ces aldéhydes pour les dérivés lysines a été confirmée par réaction avec la HSA. Ces résultats ont validé les analyses prédictives des QSARs développés pour ce type d'aldéhydes.