Thèse soutenue

Caractérisation phénotypique et fonctionnelle des lymphocytes T contenus dans le liquide de bulles au cours de syndrome de Lyell

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Auteur / Autrice : Amal Nassif
Direction : Jean-Claude Roujeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 12

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le syndrome de Lyell appelé aussi nécrolyse épidermique toxique (NET) est une réaction médicamenteuse caractérisée par un décollement de l’épiderme avec formation de bulles et érosion des muqueuses. Cette destruction massive est due à un mécanisme d’apoptose des kératinocytes, les médicaments les plus souvent responsables sont les sulfamides anti-bactériens, les anti-convulsivants et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Des études préalables ont montré la présence prédominante des lymphocytes CD8+ activés dans le liquide de bulles chez des patients atteints de NET. Notre objectif a été de caractériser phénotypiquement et fonctionnellement cette population lymphocytaire. L’analyse phénotypique des cellules présentes dans les bulles a montré un phénotype homogène de lymphocytes T cytotoxiques. Ainsi la sous-population lymphocytaire CD8, exprime un récepteur T de type alpha-béta, des molécules d’activation HLA-DR et CLA (cutaneous associated leucocytes antigene) permettant le « homing » cutané. De plus ces lymphocytes expriment particulièrement le marqueur des cellules « naturall killer » CD56. L’étude fonctionnelle a montré que ces cellules présentaient une activité cytotoxique sans activation préalable, médiée par leur récepteur. Nous avons également démontré la présence de lymphocytes T spécifiques au médicament induisant la NET. Cette cytotoxicité spécifique est restreinte par les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité de classe I. La cytotoxicité des lymphocytes spécifiques au médicament a également été observée sur des kératinocytes autologues cultivés à partir de follicules pileux. Cette apoptose est médiée principalement par la voie perforine/granzynie. Ainsi elle est abolit un inhibiteur de cette voie la concanamycine A (CMA), mais pas par un monoclonal anti-Fas (CD95) ou par un monoclonal anti-TRAIL. De plus les lymphocytes T (les bulles contiennent des granules qui sont marqués positivement avec un anti-granzyme B. Le liquide de bulles n’induit pas d’apoptose sur- les kératinocytes autologues. En revanche il les stimule en induisant une surexpression des molécules de classe I, une induction de l’expression des molécules HLA de classe II et des molécules d’adhésion CD54/ICAM1 a leur surface. L’ensemble de ces résultats confirme le rôle essentiel d’une cytotoxicité spécifique du médicament dans la nécrolyse épidermique toxique, restreinte aux molécules MHC de classe I et médiée par la voie perforine /granzyme.