De la biodégradation à la conception d'un bio-capteur : exemple du 3,5-dinitrotrifluorométhylbenzène
Auteur / Autrice : | Philippe Chaignon |
Direction : | Jean-Yves Lallemand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le 3,5-dinitrotrifluorométhylbenzène 3,5-DNBTF est un composé utilisé par le CEA. Sa détection spécifique constitue une priorité sur les plans industriel et environnemental. Dans cette perspective, nous avons étudié la conception d'un biocapteur spécifique de ce composé. Nous avons tout d'abord mis au point des méthodes d'analyse du 3,5-DNBTF et de ses dérivés en solution. Étant donné la très faible solubilité dans l'eau du composé étudié, nous avons été amené à mettre au point une méthode HPLC couplé à la spectrométrie de masse pour identifier les dérivés et métabolites du 3,5-DNBTF. Afin d'orienter le choix des réactions enzymatiques susceptibles d'affecter le 3,5-DNBTF, nous avons exploré sa réactivité chimique. Seuls les groupements nitro se sont avérés réactifs, et conduisent par réduction au 3,5-diaminotrifluorométhylbenzene (3,5-DABTF). Cette molécule est le siège d'une réactivité photochimique originale. En effet, l'irradiation à 300nm du 3,5-DABTF dans l'eau conduit à la formation de l'acide 3,5-diaminobenzoi͏̈que, mais également à la formation de différents polymères, qui se forment grâce à des liaisons amides entre les amines et les intermédiaires de défluorination. L'étude de la dégradation microbiologique du 3,5-DNBTF a permis la sélection d'une souche de Bacillus (Bacillus LMA), seule capable de réduire les deux groupements nitro du 3,5-DNBTF avec une grande efficacité. La purification, couplée à la caractérisation par spectrométrie de masse, a permis d'identifier une nitroréductase de Bacillus subtilis. Celle-ci a été clonée et sur-exprimée chez E. Coli avec succès, permettant ainsi un accès facile à des quantités importantes de protéine active. La double nitro-réduction du 3,5-DNBTF, catalysée par un microorganisme entier ou par la nitroréductase purifiée, a été couplée à la transformation photochimique de la diamine correspondante. Ceci est à la base de la conception du biocapteur. Plusieurs moyens de détection ont été évalués, la formation du 3,5-DABA et la possibilité d'y associer une émission de fluorescence, la chute du pH au cours de la réaction, la production d'ions fluorure ou la coloration de la solution après irradiation. L'évaluation d'un prototype expérimental a été engagée.