Tragédie et politique en France au XVIe siècle
Auteur / Autrice : | Louis-Georges Tin |
Direction : | Jean Céard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au XVIe siècle revient la gloire d'avoir réinventé la tragédie antique. Deux circonstances favorisent cette renaissance. C'est tout d'abord l'humanisme, qui redécouvre et traduit les Anciens, et encourage ainsi l'émulation parmi les hommes de ce temps désireux d'imiter un Sénèque ou un Sophocle en composant des tragédies nouvelles ; ensuite, le développement des guerres civiles donne à chacun l'impression que le tragique est désormais la condition ordinaire du royaume de France. Aussi les nouveaux dramaturges ont-ils le sentiment de renouer avec le passé en puisant dans le présent. La tragédie renaissante prend donc un tour politique particulièrement marqué à cette époque. Elle met en scène les conflits, prend position, s'engage, et parfois violemment. Or cette vocation politique, chaque fois réaffirmée, commence à décroître à partir de la fin du XVIe siècle. Avec l'achèvement des combats et des guerres civiles, la tragédie politique se fait plus consensuelle, romanesque, pastorale, élégiaque ou galante. En somme, elle se dépolitise. La politique, qui lui avait donné une puissance et une ardeur jusqu'alors inconnues, est désormais bannie de la tragédie, ou du moins largement euphémisée, et c'est ce phénomène de politisation puis de dépolitisation de la tragédie, qui constitue l'objet de cette recherche.